Ce samedi 11 février, des militantEs d’Act Up-Paris ont participé à la manifestation anti-ACTA à l’appel d’Anonymous. Ils ont distribué un tract, repris dans une version plus longue ci-dessous, qui rappelait les dangers qu’exercent ACTA et les accords de libre-échange négociés par l’Europe et les Etats-Unis sur les génériques, donc sur l’accès aux traitements dans le monde.
ACTA, Accords de libre-échange Leurs profits contre nos vies Imaginez. Vous vivez avec le virus du sida en Thaïlande, au Bénin, en Équateur. Les médicaments qui peuvent sauver votre vie sont hors de prix, et rien ne justifie ce coût exorbitant. Vous ne pouvez vous les payer, et les associations ou institutions qui assurent les programmes d’accès aux traitements n’ont pas assez de moyens pour les acheter. On leur propose alors des copies tout aussi efficaces, mais beaucoup moins chères, qui vous sauvent la vie. Et quelques années plus tard, une série d’accords internationaux, négociés par quelques élites des pays riches, qui ignorent tout de votre existence, menacent la production ou la circulation de ces génériques qui vous sauvent la vie. ACTA est un de ces accords. Certaines de ses dispositions vont bloquer les génériques, donc rendre les traitements plus chers. Au même moment, l’Europe négocie avec plusieurs pays, notamment l’Inde, premier producteur de génériques, des accords de libre-échange qui, eux aussi, vont gêner un peu plus l’accès aux copies légales. Aujourd’hui, les vies de 80 % des personnes qui, en Afrique, prennent un traitement contre le sida, dépendent des médicaments génériques produits en Inde ; La concurrence des génériques permet de mettre des centaines de milliers de personnes vivant avec le VIH sous traitement. Malgré ces progrès, 15 000 personnes meurent chaque jour du sida, du paludisme, de la tuberculose. Si ACTA était appliqué, si les accords de libre-échange étaient signés, les prix des traitements dans le monde augmenterait, et avec eux le nombre de morts. Vous n’êtes peut-être pas venuE manifester contre ACTA sur ce sujet. Cela peut vous sembler loin. Pourtant, entre les menaces sur Internet, les logiciels libres ou les génériques, il y a une logique commune que nous devons affronter ensemble, une logique qui fait passer nos droits fondamentaux, à la santé, à l’expression, à la technologie , à l’échange, au savoir, au divertissement et à la culture après les profits de quelques compagnies pharmaceutiques. Issue de la communauté lesbienne, gay, bi et trans, Act Up-Paris est une association de personnes vivant avec le VIH et d’activistes qui se battent contre le sida. Education, santé, recherche, revenus, discriminations, justice, droits sociaux, logement, etc. : la lutte contre le sida touche à tous ces sujets et bien d’autres. Séropos, nous luttons avec les malades des pays du Sud qui n’ont pas accès aux traitements pour que le droit à la santé ne soit pas qu’une expression. Nous nous battons contre ACTA et les accords de libre-échange depuis plus deux ans, nous avons manifesté aux portes du domicile du commissaire européen de Gucht en juillet dernier. Hier, nous avons empêché les employéEs de de Gucht de travailler en les appelant sans cesse. Ces gens nous ignorent ? Imposons-nous à eux ; ils n’ont aucune légitimité à menacer nos droits et nos vies. Act Up-Paris exige qu’ACTA soit enterré, et que les accords de libre-échange négociés par l’Europe avec l’Inde, et de nombreux pays, cessent de menacer la circulation des médicaments génériques. Rejoignez-nous ! Réunions hebdomadaire tous les jeudis, 19 h 20, Ecole des Beaux-Arts, Amphithéâtre des Loges, 14 rue Bonaparte, M° Saint-Germain-des-Prés.