Hier au Sénat avait lieu une rencontre publique sur la politique publique industrielle, recherche et démocratie sanitaire du médicament à l’initiative de la présidente de la commission des affaires sociales, Annie David (PCF).
Act Up-Paris et le Leem étaient invités à s’y exprimer. Act Up-Paris a donc pu y rappeler que les manquements récurrents et délibérés des firmes dans les essais sont criminels : les minorités exclues ou mal représentées dans les essais cliniques se retrouvent à expérimenter les médicaments mis sur le marché sans avoir de recul sur les effets indésirables ; lesquels s’avèrent généralement plus importants pour elles, et peuvent entrainer des décès. Ces populations, dont les firmes craignent que l’inclusion rende les résultats moins favorables à l’acquisition de parts de marché, doivent être intégrées dans les essais, dès la phase 2, et en nombre suffisant pour obtenir des données probantes.
Dans ces populations, il est nécessaire d’être particulièrement attentifVEs aux questions des dosages, des interactions entre traitement(s) – co-toxicité -, le système hormonal, les produits, etc… Il s’agit notamment des enfants, des femmes, des trans’, des usagèrEs de drogues, des co-infectéEs VIH-VHC dans les essais anti-VHC [[La loi du 29 décembre 2011 rend obligatoire les essais post-AMM quand il y a une suspicion d’effets indésirables mais les conditions de l’obligation seront décrétées par le Conseil d’État]], des séropositifVEs au VIH dans les essais de thérapies anticancéreuses…
Sur cette question, Christian Lajoux, président du Leem, s’est dit « pas loin d’être d’accord ».
Act Up-Paris exige :
– des engagements fermes, précis et publics de la part du Leem, et leur mise en œuvre.
– que les candidatEs à l’élection à la présidence de la République se prononcent pour une loi contraignante à ce sujet, à l’exclusion bien sûr du non-candidat de l’UMP qui n’a plus aucune crédibilité.