En niant la réalité de la déportation des homos en France pendant la Seconde guerre mondiale, Christian Vanneste ne nie pas seulement des faits historiques. Dans l’entretien en cause, c’est la nature profondément homophobe du nazisme qu’il nie. Pour lui la politique criminelle des nazis envers les homosexuelLEs n’était due qu’au fait que « Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels ».
C’est pour mieux cacher des positions qui appartiennent totalement au registre fasciste dans la droite ligne des théories sur le complot juif ou franc-maçon. Pour Christian Vanneste les homosexuelLEs sont une minorité aujourd’hui « au cœur du pouvoir » grâce à leur supposée surreprésentation dans les médias.
Le départ annoncé de Christian Vanneste de la vie politique ne dédouanera pas l’UMP de sa proximité de plus en plus poussée avec la rhétorique de l’extrême-droite. Dans le même entretien Christian Vanneste se réfère au postulat de Patrick Buisson, conseiller spécial de Sarkozy, transfuge de l’extrême-droite et sorti du placard pour l’occasion.
Patrick Buisson a publié trois tomes sur la Seconde guerre mondiale qui assimilent collaboration et homosexualité et font de la « débauche » les raisons de la défaite de la France face à l’Allemagne.
Il aura fallu que Vanneste tienne des propos négationnistes pour que l’UMP envisage de l’exclure. L’acharnement du député à insulter les LGBT n’a jamais ému outre mesure le parti majoritaire, en toute logique finalement : les couples homosexuels sont « incompatibles » avec la « sécurisation de l’enfant » (François Fillon), l’égalité des droits n’est somme toute qu’un « effet de mode » (Nicolas Sarkozy), qui conduirait à une « ineptie contre-nature (Jean-Marc Nesme).
Si en 2005, lors des premières tirades homophobes de Vanneste, nous
réclamions son exclusion de l’UMP, celle-ci nous est aujourd’hui indifférente : le parti a prouvé que ce député y avait toute sa place.