Marie [[Le prénom a été modifié par soucis de confidentialité.
]], suivant un traitement pour une hépatite C depuis le 1er février avec viraferon-peg des laboratoires MSD, a contacté Act Up-Paris.
Elle doit procéder à une injection par semaine via le stylo-injecteur qui devient de plus en plus célèbre pour son dysfonctionnement.
Deux des stylos que contient le lot de quatre n’ont pas fonctionné correctement, voire pas du tout.
Le 16 mai, au moment de l’injection, le bouton du stylo s’est enfoncé d’un coup au lieu de s’enfoncer par petits crans. Marie n’a pas eu les effets secondaires habituels. Elle a alors composé le N° vert du labo (0800 106 106).
Les répondants ne semblaient pas comprendre de quoi elle voulait parler et elle a reçu, de leur part, des informations contradictoires quant aux crans du bouton, lors de deux appels différents.
L’injection du 23 mai a semblé bien se passer (les crans étaient là). Marie avait gardé le stylo du 16 mai, qu’elle a décidé de casser afin de comparer son contenu avec celui du 23 mai.
Celui du 16 mai contenait beaucoup de liquide, celui du 23 aucun liquide.
Le même problème s’est produit le 29 mai.
Marie, qui nous a contactés, dit s’être retrouvée face à un mur en appelant le N° vert, et s’être même faite réprimander comme une enfant parce qu’elle avait cassé les stylos ! Pourtant, ni vu ni connu, le labo refusait d’analyser ces stylos et lui avait même dit de les jeter !
Marie s’est méfiée, d’une part suite à la lecture d’un article dans Libération[[Le professeur Albert Tran a découvert les dysfonctionnements du ViraferonPeg par Yann Philippin, liberation.fr, 8 février 2012
http://www.liberation.fr/societe/01012388592-j-ai-regarde-le-stylo-de-plus-pres-je-l-ai-etudie-en-long-en-large-et-en-travers
]] , et, d’autre part, parce que le psy qui la suit au centre ESPAS à Paris l’avait également prévenue.
MSD lui aurait dit le 29 mai que ce problème ne se produisait pas et qu’elle n’avait pas de chance !
Qu’arrive-t-il aux personnes qui ne se méfient pas ?
La réponse est simple : il y a de forts risques qu’elles ne reçoivent pas l’intégralité de leur traitement et qu’elles soient ainsi en échec thérapeutique à cause de stylos déficients, de la négligence des autorités sanitaires et de MSD. Pourtant ces personnes auront pris leur traitement régulièrement et en toute confiance.
Voilà pourquoi l’opinion publique doit être alertée.
Suite à une réunion organisée par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) le 23 février MSD devait contacter les médecins prescripteurs afin qu’ils donnent des conseils aux malades sur l’utilisation du stylo.
Ce témoignage montre que :
- ce n’est pas le prescripteur de la personne qui l’a alertée sur les problèmes du stylo et qu’elle n’a pas bénéficié de ses conseils,
- le numéro vert ne permettra pas une bonne remontée des données de pharmacovigilance auprès de l’ANSM,
- l’ANSM n’est toujours pas au point pour éviter un nouveau scandale,
- le labo doit changer le dispositif d’injection pour en sécuriser l’usage,
Les personnes confrontées à un dysfonctionnement du stylo-injecteur doivent d’une part échanger leur lot dans leur pharmacie et d’autre part le déclarer directement à l’ANSM grâce aux liens suivants :
–Comment signaler ou déclarer un défaut de qualité sur un médicament
–Déclarer un effet indésirable lié à l’utilisation d’un médicament