Ce mercredi 4 juillet, les Parlementaires européenNEs ont voté le rejet de l’accord commercial anti-contrefaçon ACTA à une très large majorité : 478 voix contre, 165 abstentions et seulement 39 voix pour.
Ce vote signe la fin d’un combat acharné de quatre années entre la société civile et la Commission européenne.
Act Up-Paris se félicite de cette décision historique et remercie touTEs ceux et celles qui se sont mobilisés pour l’accès à la santé et les libertés fondamentales sur Internet. Contre les manœuvres anti-démocratiques de la Commission, contre les industries du divertissement et pharmaceutiques, nous avons gagné !
Jusqu’au dernier moment, le commissaire européen au commerce Karel De Gucht, qui a négocié ACTA, aura tenté de sauver la face en demandant le report du vote du Parlement.
Celui qui disait ne pas être impressionné par les manifestations anti-ACTA doit se rendre à l’évidence : le vote d’aujourd’hui, massivement opposé à l’accord, est un véritable camouflet et signe la défaite de la stratégie anti-démocratique qu’il mène depuis des années.
La seule conclusion qui s’impose à lui est la démission.
Si nous pouvons aujourd’hui nous réjouir, n’oublions pas que de nombreux obstacles se dressent encore sur le chemin de l’accès universel à des traitements à bas coûts.
La Commission européenne continue de négocier avec les pays en développement des accords de libre échanges (ALE) qui renforcent la protection des brevets pharmaceutiques et entravent la production et l’importation de génériques.
Le Fonds mondial, premier bailleur international de la lutte contre le sida, connait une grave crise de financement et a dû annuler son dernier round d’appel à projets en novembre 2011.
Et, pendant ce temps-là, le laboratoire suisse Novartis poursuit le gouvernement indien contre sa législation favorable aux génériques.
Act Up-Paris exige :
– que la Commission européenne cesse de négocier des accords commerciaux compromettant l’accès aux traitements
– que les dirigeants du G8 se rappellent qu’ils s’étaient engagés en 2005, au sommet de Gleaneagles, à atteindre l’accès universel au traitement VIH d’ici 2010, et qu’ils augmentent radicalement leurs contributions pour le financement de la lutte contre le sida dans les pays du Sud.
– que Novartis cesse immédiatement ses poursuites contre le gouvernement indien
– la démission de Karel De Gucht