Huit activistes de la lutte contre le sida arrêtéEs suite à une action publique devant le siège de Novartis: la répression et la rapacité du laboratoire n’a pas de limite.
Ce n’est qu’une des nombreuses atteintes aux droits humains dont ont été victimes des militantEs de la lutte contre le sida dans les geôles suisses.
Frédéric, militant à Act Up-Paris, vivant avec le VIH, n’a pas pu avoir accès à ses médicaments contre le sida pendant 48 heures lors de sa détention dans une cellule de Bâle, en Suisse. Frédéric était retenu avec 7 autres activistes dans un commissariat de Bâle, suite à une manifestation pacifique organisée par Act Up- Paris devant le siège de Novartis visant à dénoncer le procès que le laboratoire intente à l’Inde contre les médicaments génériques.
La diplomatie française s’est renseignée auprès des autorités suisses sur leurs conditions de détention, en insistant sur l’état de santé de certainEs d’entre eux/elles : les autorités suisses ont menti à la France en leur affirmant que les personnes détenues avaient eu accès aux médicaments et que leurs droits étaient respectés.
Comme les 7 autres militantEs d’Act Up-Paris arrêtés sur la demande de Novartis :
- Frédéric a été détenu pendant 48 heures, privé d’avocat, d’appel téléphonique, de douches (les femmes ont pu y avoir accès), de vêtements de rechange.
- on lui a fait croire que personne ne comprenait le français ou l’anglais, en ne lui répondant qu’en allemand à ses demandes légitimes, alors que les personnes arrêtées ont pu entendre de la part des agents présents des discussions en français (dont des moqueries et des humiliations).
- à chaque demande d’avoir un coup de téléphone, on lui a répondu : « Taisez-vous, asseyez-vous, attendez ».
- il a subi une fouille intégrale, dénudé, on lui a fait un test ADN sans son consentement.
- on a refusé de répondre à la demande d’éteindre la lumière quand il voulait dormir tandis que dʼautres ont été privés de lumière.
- Quatre personnes ont été privées de lunettes pendant toute la durée de détention.
À son arrivée, un autre militant s’est vu reproché de « trop sourire » : il a reçu plusieurs coups. A une militante victime d’une crise d’angoisse, on d’abord répondu par l’indifférence, ensuite affirmé que la télévision pouvait la calmer avant d’enfin lui donner un médicament. Une activiste qui avait ses règles n’a pas pu avoir accès pendant 24 heures à des tampons ou serviettes : on lui a donné du papier. Une des personnes arrêtées devait prendre à heures régulières des anti-dépresseurs. Tout comme à Frédéric, on lui a refusé ces médicaments dont l’interruption peut avoir de lourdes conséquences.
Sans procès, sans juge, sans avocat, Frédéric et les autres militantEs ont été condamnéEs à 770 euros d’amende chacunE.
La police suisse a menti à lʼambassade de France en lui garantissant le respect des droits des activistes détenuEs.
Act Up-Paris exige :
- une position publique ferme de Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, sur les mensonges que les autorités suisses ont proférés aux représentantEs de la diplomatie française et sur le fait qu’une personne vivant avec le virus du sida se soit vue privée de ses médicaments ;
- une enquête de la part des autorités suisses sur les conditions d’incarcération des militantEs françaisEs.
Nous n’oublions pas la responsabilité de Novartis : leurs représentantEs ont refusé de parler aux manifestantEs, les ont désignéEs à la police comme des dangers. Les militantEs dʼAct Up-Paris rassembléEs devant le siège du laboratoire avaient contacté les responsables au téléphone pour leur remettre une pétition de 18000 signataires demandant à Novartis de retirer sa plainte contre lʼInde.
Nous demandons du soutien à tout le monde ; nous demandons aussi que ce soutien aille à tous les malades des pays du sud, menacéEs par la rapacité de Novartis.