Le 15 septembre dernier, après que le cardinal Barbarin a amalgamé égalité des droits, polygamie et inceste, et alors qu’il s’exprimait sur l’extension du mariage et de la parentalité à touTEs, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, lui a apporté son soutien en affirmant que les propos de cet « homme de dialogue » avaient été « caricaturés ».
Que pouvons nous attendre de la part de la personne en charge d’animer la coordination du « groupe de travail gouvernemental contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » [[Groupe initié à la demande du premier ministre, et auxquelles les associations LGBT sont amenées à collaborer, en vue de fixer les grandes orientations du gouvernement en matière de lutte contre les discriminations envers les minorités sexuelles.]]quand elle apporte son soutien a un homophobe ?
Ce soutien pourrait rester anecdotique si cela n’était pas le symbole d’un mouvement de plus grande ampleur, digne des renoncements socialistes au moment des débats sur le PaCS.
Ainsi, en juillet dernier, au mépris des demandes de toutes les associations, c’est le terme « identité sexuelle » qui a été choisi par les parlementaires pour désigner les personnes trans. Aujourd’hui, des députés de la majorité s’apprêtent à ne pas voter la loi instaurant l’égalité des droits en matière de mariage. Dans le même temps, Christiane Taubira exclut la Procréation Médicalement Assistée pour les couples lesbiens dans le périmètre de la nouvelle loi. Enfin, le PS tolère toujours en son sein Bernard Poignant, maire de Quimper, qui utilise des arguments homophobes pour s’opposer à l’égalité des droits.
Cette absence de volonté politique à instaurer l’égalité totale des droits entre homosexuelLEs et hétérosexuelLEs, ajoutée au fait que, sur ce thème, le dialogue avec les associations soit confié à une ministre qui s’est déjà illustrée en stigmatisant une minorité, les travailleurSEs du sexe, et en relativisant les propos d’un homophobe notoire, sont alarmants.
Nous n’accepterons pas que la majorité recule sur ces questions, ni ne tienne qu’une partie de ses engagements.
Act Up-Paris exige :
– que le Parti Socialiste tienne l’ensemble ses engagements de campagne ;
– que les revendications portées par les associations lors des auditions par le gouvernement soient prises en compte ;
– l’égalité des droits pleine et entière entre homosexuelLEs et hétérosexuelLEs : mariage, adoption, PMA ;
– une réelle politique de lutte contre la stigmatisation des minorités sexuelles.