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Depuis son arrivée au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en tant que directeur général, l’ancien banquier Gabriel Jaramillo s’est mis en tête de « rationaliser » les financements du Fonds en nivelant par le bas ses objectifs de lutte contre les trois pandémies.

Il pousse ainsi le conseil d’administration à adopter un système de financement fixant des enveloppes maximales par pays. Les subventions dépendront désormais des ressources disponibles et non plus des besoins réels. Cela va à l’encontre de la philosophie initiale du Fonds : encourager les pays à présenter des propositions ambitieuses pour lutter massivement contre les maladies. Le plafonnement des financements aura pour conséquence que les demandes seront formulées à minima. Le montant des ressources réellement nécessaires restera inconnu et les pays donateurs pourront avoir bonne conscience sans plus se soucier de l’objectif d’accès universel ainsi abandonné. « C’est de la cosmétique, une stratégie pour se donner bonne conscience et pour cacher les réels besoin des pays pauvres » déclare Fogué Foguito, directeur de l’association camerounaise Positive Generation. Pourtant, les résultats positifs que l’on mesure aujourd’hui partout dans le monde sont le fruit de dix ans d’investissements dans la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose ; et l’on sait désormais qu’un plus grand investissement aujourd’hui permettrait de sauver plus de malades demain. Reculer maintenant, c’est prendre le risque d’un retour en arrière qui se paiera en vies humaines, et M. Jaramillo, directeur intérimaire, ne sera pas là pour le voir mais en portera la responsabilité. Sous la pression des associations, M. Jaramillo s’était pourtant engagé à Washington à ne pas instaurer de plafonds et à ne pas revenir sur la possibilité d’exprimer une demande complète correspondant aux besoins des pays. Rompant avec la philosophie originaire du Fonds, il fait cavalier seul et refuse d’écouter la société civile, un des moteurs de la lutte. M. Jaramillo suit une logique de relations publiques ; son but n’est pas de progresser vers l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements mais de se donner une image de bon gestionnaire. Mais le Fonds Mondial n’est pas une banque, il est l’outil – notre outil – de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. C’est pourquoi, nous, organisations de la société civile et de malades, demandons, à l’occasion du Strategy, Investment and Impact Committee (SIIC) meeting du Fonds mondial qui aura lieu à Genève du 24 au 26 octobre, l’annulation du plafonnement des subventions. Signataires : ACS/AMO Congo (République démocratique du Congo), Act Up-Paris (France), Action Contre le Sida (Togo), ADISS (Cameroun), AFASO (Cameroun), AIDES (France), ALAVI (Burkina Faso), ALCS (Maroc), Alternatives Cameroun (Cameroun), AMEPOUH (Côte d’Ivoire), ANSS (Burundi), APCS (Algérie), ARCAD/SIDA (Mali), ATL MST/sida, Tunis (Tunisie), Coalition Plus (international), Colibri (Cameroun), Espace Confiance (Côte d’Ivoire), Espoir Vie-Togo (Togo), Fondation Femme plus (République démocratique du Congo), Global Health Advocates (France), GS++ (Tunisie), International Treatment Preparedness Coalition (international), ITPC MENA (Afrique du Nord Moyen-Orient), AJPC (Congo-Brazzaville), Manara (Tunisie), Médecins du Monde (France), Positive Generation (Cameroun), PPP Europe (Europe), RAME (Burkina Faso), RANEMI (Cameroun), Renaissance Santé Bouaké (Côte d’Ivoire), Sidaction (France), Stop AIDS Campaign (Royaume-Uni)