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Accueilli comme une évidence, un combat enfin gagné, par la majorité des associations LGBT, l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe peine finalement à se mettre en place.

Déjà, il y a quelques semaines, le tissu associatif déchantait, déplorant le manque de consultations, notamment par la Chancellerie.

Le gouvernement a su donner le change en organisant une série de réunions de travail sur les questions des « violences et discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre », pilotée par le ministère des Droits des Femmes.

Réunionite, préconisations diverses, auditions d’associations, on élabore un « plan d’action gouvernemental », point d’étape dans 6 mois, et le temps passe.

Quelques mesurettes sont également saupoudrées : le congé parental est accordé aux policierEs homsexuelLEs.

Pendant ce temps, la promesse visant à rétablir l’égalité des droits entre homosexuelLEs et hétérosexuelLEs, au moins en terme de conjugalité et de parentalité, s’étiole…

La PMA disparaît du projet, reléguée à un autre cadre juridique, après, plus tard. « C’est un autre débat » paraît-il.

Autre spécificité juridique, pour les couples d’étrangerEs homosexuelLEs, l’accès au mariage ne sera possible que si cette forme d’union est reconnue dans leur pays d’origine.

Le gouvernement hésite, édulcore, reporte, retarde… Il rassure les réactionnaires, et reçoit même les félicitations de la hiérarchie chrétienne.

Il est visiblement plus compliqué de légiférer que d’aligner des effets d’annonce à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie ou de la Gay Pride,

Jean-Jacques Urvoas, président socialiste de la commission des lois, justifie sa demande de report : « je ne veux pas qu’on nous accuse d’avoir fait le travail comme des sagouins ».

Le PS n’aurait pas réfléchi, ces 10 dernières années, à cette question?

Il n’aurait pas eu le temps d’en apprécier les tenants, les aboutissants, et l’impact tant social que financier?

Pourtant, sous les 2 dernières mandatures, le PS a déposé près d’une quinzaine de propositions de lois visant à ouvrir le mariage et/ou la parentalité à touTEs, toutes bien évidemment vouées à l’échec, la majorité d’alors étant de droite.

Le Parti Socialiste dispose des pleins pouvoirs, mais fait encore la part belle, sous prétexte de « débat », aux pires chantres de l’homophobie, prêtant une attention toute particulière à leurs thèmes de prédilection : L’enfant, LA famille, reprenant leurs postures catastrophistes « il s’agit d’un profond bouleversement sociétal ».

Pendant ce temps, les homophobes de tout poil s’organisent, créent des collectifs de maires dissidents, exigent des clauses de conscience, concoctent des manifestations, réclament un referendum, et brandissent l’argument ultime qui terrorise tant les socialistes : l’opinion publique…

En effet, « à peine » 58% des françaisEs seraient finalement favorable au mariage, soient quelques points de moins qu’il y a 6 mois.

Pas un jour ne se passe sans que nous n’entendions ou ne lisions des tirades réactionnaires d’un autre âge, les media sont à nouveau truffés de pamphlets amalgamant homosexualité et polygamie, pédophilie, inceste ou zoophilie..

Cette couardise est insupportable.

Nous étions là en 1998, quand le Parti Socialiste a déserté les bancs de l’Assemblée Nationale le jour du vote du PaCS.

Nous étions là quand, à l’appel de Christine Boutin, des dizaines de milliers d’homophobes nous déversaient leur haine imbécile place du Trocadéro.

Nous étions là quand éluEs de tous bords, Front National compris et associations catholiques, juives et musulmanes défilaient ensemble, uniEs pour l’occasion.

Nous exigeons que le parti socialiste, majoritaire à l’Assemblée Nationale et au Sénat, accélère le processus législatif visant à permettre aux couples de même sexe de se marier et d’adopter.

Nous exigeons que cette loi permette une égalité pleine et entière : mariage, adoption, PMA.

Nous exigeons une loi véritablement progressiste.