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Le thème du nouveau Colloque qui se tiendra les 7 et 8 décembre prochain, organisé par l’interassociatif Femmes & VIH[[Le Collectif interassociatif Femmes & VIH est composé des associations Act Up-Paris, Médecins du Monde, Le Planning Familial et Sida Info Service ; en partenariat avec Action Traitements, Actif Santé, AVH78, Aides, Dessine moi un mouton, Frisse, Ikambéré, Marie Madeleine, Sol En Si.]] a été défini à partir des demandes des femmes concernées par le VIH, mais aussi de l’actualité. Beaucoup d’informations circulent : gestion du risque, prise en compte de la prévention, mésusages et dommages liés à la consommation de produits licites et illicites, pénalisation, etc. Ces informations sont rarement abordées de manière genrée ou le sont selon les seuls repères des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Car le contexte des nouveaux outils de préventions, effectifs ou à l’étude, leurs enjeux et leurs contradictions, leurs difficultés ont des conséquences dans la vie mais ont-ils un impact sur le comportement des femmes ? Et pour les femmes co-infectées par une hépatite, la prévention se gère-t-elle différemment ?
A ce jour, bien d’autres questions restent sans réponse. A l’heure où la prise en charge et le suivi des personnes vivant avec le VIH est en pleine évolution, où les traitements n’ont plus seulement un rôle dans nos vies mais s’installent jusque dans nos lits devenant un enjeu de prévention, la question des femmes dans cette épidémie n’est toujours pas réglée alors que (faut-il encore le rappeler ?) elles représentent plus de la moitié des personnes contaminées dans le monde. Pourtant elles restent absentes ou sous-représentées dans les enquêtes, les évaluations, les cohortes et les études qui décideront de ce qui est bon ou non, de ce qui sera mis en place ou non, pour gérer l’épidémie actuelle et faire face à son évolution. L’absence des femmes dans la recherche est toujours aussi criante puisque leur représentation reste toujours trop faible. Même si nous ne cessons de le rappeler, si des médecins et des chercheurEs s’en offusquent, tant que le nombre de femmes incluses dans la recherche médicale ou en science sociale ne sera pas suffisant, que les questions qui y seront posées ne seront pas genrées, les femmes continueront à ne pas avoir de réponses à leurs questions, à ne pas être entendues, à demeurer invisibles. Tant que les enquêtes ne tiendront pas compte de la situation des femmes, elles devront continuer à faire avec ce qui a été pensé pour les hommes.
Avec cette nouvelle rencontre, les femmes concernées par le VIH donneront leur vision sur les TasPs, les PrEPs, les microbicides, la gestion des risques, la réduction des risques en toxicomanie signifient pour elles, parce qu’elles aussi vivent avec le VIH.