L’essai OPTIPRIM a débuté en 2010, son principe est de donner un traitement en primo-infection du VIH (une trithérapie pour le premier groupe, une pentathérapie pour le second groupe), puis d’arrêter le traitement au bout de 24 mois pour voir ce qu’il se passe ; notamment voir combien de personnes dans chaque groupe seront dans une situation de guérison fonctionnelle, c’est-à-dire ne nécessitant plus pour un temps relativement long de prendre un traitement, mais aussi pour quelle durée, quelles sont les caractéristiques des personnes dans cette situation, etc.
OPTICE en soutien
Nous avons déjà publié une fiche essai (Voir : Protocoles 59, décembre 2009) sur OPTIPRIM et le témoignage de Justin, qui participe à l’essai . Du fait que la stratégie testée peut comporter un risque pour les participants et que les inclusions ont lieu au moment où les personnes viennent d’apprendre leur séropositivité, le collectif interassociatif TRT-5[[Le TRT-5 est un groupe interassociatif qui rassemble neuf associations de lutte contre le sida : Actions Traitements, Act Up-Paris, Act Up-Sud Ouest, Aides, Arcat, Dessine Moi Un Mouton, Nova Dona, Sida info Service, Sol En Si.]] a mis en place un dispositif d’accompagnement à la décision éclairée et de suivi appelé OPTICE. Il est porté par Sida Info Service. Les personnes qui s’interrogent sur une éventuelle participation à l’essai ou qui y participent peuvent appeler au numéro vert (gratuit) 0 800 840 800 ou envoyer un courriel à optiprim@sida-info-service.org
L’arrêt du traitement n’est pas une obligation mais peut apporter un bénéfice
L’essai ayant débuté il y a plus de 24 mois, certains participants sont arrivés au moment d’arrêter le traitement qu’ils prenaient précédemment ; moment qui fait ressortir quelques inquiétudes et problèmes. Sur le consentement d’abord, puisque le TRT-5 avait pointé le fait que certains médecins des centres investigateurs ne souhaitaient pas rappeler que l’arrêt de traitement au 24e mois n’est pas obligatoire. Le TRT-5 avait alors obtenu la diffusion d’une brochure auprès des participants pour rappeler qu’il fallait y consentir, pensant que les médecins allaient faire un rappel de ce point en amont de l’arrêt. Cependant, ce n’est pas systématiquement le cas ! Ensuite, l’arrêt de traitement s’accompagne d’un rebond viral qui est généralement rapide et important (c’était aussi le cas parmi les personnes de la cohorte VISCONTI) et donc aussi d’un risque accru de transmission du virus. Il est nécessaire de faire une piqûre de rappel en prévention ; ce qui n’est pas non plus systématiquement fait.
C’est pourquoi il est important de rappeler :
– le bénéfice attendu de l’arrêt de traitement : possibilité d’un contrôle du VIH sans antirétroviraux permettant de ne pas reprendre un traitement, grâce à l’initiation du traitement en primo-infection ;
– l’importance et l’objectif d’un suivi rapproché suite à cet arrêt, en terme de limitation des risques notamment ;
– le caractère volontaire de la décision d’arrêt de traitement ;
– la poursuite d’un traitement en trithérapie et d’un suivi de qualité dans le cadre de l’essai pour les personnes qui ne remplissent pas les critères d’arrêt ou qui ne souhaitent pas arrêter leur traitement ;
– les recommandations d’utilisation du préservatif.
Antoine Cheret est l’investigateur principal partageant ce point de vue, et doit donc sensibiliser les investigateurs des différents centres à bien respecter cela.
Si vous participez à OPTIPRIM et que vous n’avez pas reçu ces informations au 24e mois, contactez le : 0 800 840 800