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Les co-infections VIH-tuberculose posent des problèmes thérapeutiques complexes, du fait des interactions médicamenteuses entre les traitements utilisés (antituberculeux et antirétroviraux).

Il existe aujourd’hui peu d’options thérapeutiques. Les recommandations internationales portent sur l’utilisation de la rifampicine pour le traitement de la tuberculose, et de l’efavirenz (Sustiva®) en combinaison avec deux analogues nucléosidiques, pour l’infection à VIH. L’efavirenz est bien connu pour ses effets indésirables forts, une efficacité compromise en cas de résistance, risque en augmentation dans les pays du Sud et des incertitudes quant aux effets sur le fœtus en cas de prise pendant la grossesse.

Présentation de l’essai

L’essai Reflate TB avait pour objectif la recherche d’alternatives thérapeutiques à l’efavirenz. Cet essai de phase II a été réalisé en France et surtout au Brésil, entre 2009 et 2012, où la prévalence de la co-infection VIH–tuberculose est particulièrement élevée. L’essai a étudié chez 155 personnes débutant un traitement anti-tuberculeux avec la rifampicine, l’efficacité et la tolérance du raltegravir (Isentress®) un inhibiteur d’intégrase, associé au ténofovir (Viréad®) et à la lamivudine (Epivir®). Trois groupes de personnes ont été étudiés : le premier a reçu la dose usuelle de raltégravir (400 mg matin et soir), le deuxième a reçu une double dose de raltégravir (800 mg matin et soir), le troisième a reçu la dose usuelle d’efavirenz. Les trois groupes ont bien évidemment reçu les doses usuelles de ténofovir et lamivudine ainsi que le traitement anti-tuberculeux.

résultats

Après 24 semaines de traitement, les résultats des groupes raltégravir sont similaires à ceux du groupe efavirenz. En effet, la baisse de la charge virale a été jugée efficace chez 63 % des participant du groupe efavirenz, 76 % du groupe raltégravir dosé à 400 mg et 78 % du groupe raltégravir double dose. La tolérance du raltégravir s’est avérée toute à fait satisfaisante, quelle que soit la dose utilisée. Ces premières données permettent d’envisager l’utilisation du raltégravir comme une alternative à l’efavirenz pour les personnes co-infectées par le VIH et la tuberculose. Les données sur la pharmacocinétique et les interactions entre molécules, n’ont pas encore été publiées, mais ces premiers résultats permettent d’envisager un essai de phase III pour confirmer, ou non, sur un plus grand nombre de participants, l’efficacité et la tolérance du raltégravir dans cette indication.