Le 23 Novembre 2012, le tribunal administratif de Paris a annulé l’agrément national de l’association SOS Homophobie suite à la demande déposée par la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) qui considère que les propos tenus par l’association ne sont pas assez neutres.
Une fois de plus, le message délivré est particulièrement inquiétant.
La CNAF affirme que les scenarii intitulés « Le proviseur homophobe », ou encore « La mère homophobe »— bâtis à partir de témoignages et destinés à faire réfléchir les élèves sur le mode « et toi, comment aurais-tu réagi ? » — portent atteinte au « principe de neutralité qui s’impose aux associations qui interviennent dans l’enseignement public ».
D’après le portail national des professionnels de l’éducation, il s’agit du devoir de ne pas considérer les « opinions politiques, religieuses ou philosophiques des fonctionnaires ou des usagers » et de rester neutre.
Refuser la lutte contre l’homophobie dans les établissements scolaires, c’est faire fi des conséquences des discriminations liées à l’orientation sexuelle : augmentation du nombre de suicide chez les jeunes pédés et les jeunes gouines, mésestime de soi, prises de risque sexuels accrues.
_ Lutter contre l’homophobie c’est lutter contre l’épidémie de VIH, s’opposer à la lutte contre l’homophobie, c’est se rendre responsable de contaminations.
Définitivement, l’Éducation nationale dédaigne la lutte contre l’homophobie et le sida : au mieux rien n’est fait, mais que pourrions nous attendre quand ministre Vincent Peillon qualifie nos revendications de « couinements » ?
– les brochures de l’INPES à destination des jeunes sur la prévention et la sexualité ne sont distribuées qu’à une infime partie des élèves (200 000 sur plusieurs millions de lycéenEs)
– l’Éducation nationale n’organise toujours pas de programmes systématiques de prévention du VIH et d’éducation à la sexualité
– les difficultés sont toujours aussi grandes dans les rectorats pour les associations féministes, LGBT ou de prévention qui souhaitent intervenir dans les établissements scolaire.
C’est dans ce contexte que la CNAFC a attaqué une structure de sensibilisation et de prévention de l’homophobie, donc de prévention du sida. La CNAFC est complice des futures contaminations.
Act Up-Paris exige :
– que l’Éducation nationale et ses professionnelLEs cessent de « rester neutre » face au VIH/sida.
– que les cours d’éducation sexuelle ne soient plus maintenus en marge des enseignements, et distillés uniquement d’un point de vue biologique ;
– que les programmes de l’Éducation nationale comprennent une histoire de l’épidémie et de ses acteurs (associatif, malades…), que les principes de lutte contre le sida, notamment ceux de non-jugement et de non-discrimination y soient également enseignés.