Gyan Ranjan, président du Bihar Network of Positive People (BNP+) a été arrêté pour avoir manifesté le 7 novembre dernier devant l’office public local de contrôle du sida, afin de dénoncer les ruptures d’approvisionnement en médicaments antirétroviraux (ARV) et en réactifs de mesure de charge virales qui ont touché plusieurs centres ARV de la région de Bihar (Inde) en octobre et début novembre.
Après 20 jours de détention à la prison centrale de Patna, le procès de Gyan Ranjan s’est ouvert le 3 décembre.
« A Bihar, les médicaments vitaux contre le VIH n’arrivent pas aux malades du sida qui en ont urgemment besoin. Non seulement on manque de médecins dans les centres médicaux, mais même les médicaments pédiatriques ne sont pas disponibles pour les enfants vivant avec le VIH. Beaucoup de nos membres parcourent de longues distances pour se faire prescrire leurs doses d’ARV mensuelle mais ne reçoivent des médicaments que pour 4-5 jours en raison de la pénurie. Il en résulte des interruptions de traitement et des problèmes d’adhérence », témoigne Raj Kumar Singh, secrétaire générale de BNP+ devant la cour de Patna.
Les pénuries concernent l’éfavirenz, les ARV pédiatriques et les médicaments contre les infections opportunistes.
« Nous ne comprenons pas pourquoi notre président a été arrêté alors qu’il nous a soutenuEs et a demandé la distribution des médicaments nécessaires au centre ARV. C’était une manifestation légale avec l’accord de la police. Nous demandons sa libération immédiate » atteste Rita de BNP+. Elle ajoute « lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, plus de 400 personnes vivant avec le VIH, dont des femmes et des enfants, de différentes régions de Bihar ont marché jusqu’au mémorial Kargil Chowk à Patna pour demander la libération de Gyan Ranjan, le président du Bihar Network of Positive People, emprisonné depuis la nuit du 14 novembre 2012 ».