En novembre dernier, des activistes d’Act Up New York, Act Up Philadelphie et de Health Global Access Project se sont déshabilléEs dans le bureau de John Boehner, président républicain de la Chambre des représentantEs pour protester contre les coupes budgétaires dans les programmes et services dédiés aux personnes vivant avec le VIH aux Etats-Unis. Cette action symbolique visait à attirer l’attention sur les dangers que représentent ces coupes budgétaires et à dire la vérité nue sur leurs conséquences dramatiques : 350 000 séropositifVEs risquent de se voir priver de traitements et 62 000 d’entre eux/elles risquent d’en mourir faute de moyens pour se soigner.
Les militantEs ont été somméEs de se rhabiller une première, puis une seconde fois, ce qu’ils/elles ont commencé à faire. La police a néanmoins arrêté les trois femmes du groupe et les ont été embarquées. Un appel à dons a été lancé sur le site http://www.indiegogo.com/TheNakedSeven afin de contribuer à leurs frais de défense ainsi qu’aux frais de déplacement rendus nécessaires pour leur présence au tribunal.
Act Up-Paris exprime son entière solidarité avec les militantEs américainEs. La désobéissance civile est rendue nécessaire par les choix de responsables politiques qui n’ont jamais la santé ni les droits en tête de priorité. La nudité ne gêne que quelques prudes hypocrites, qui préfèrent cacher des seins qu’ils et elles ne sauraient voir, mais qui acceptent sans souci de tuer des milliers de personnes. Plutôt que de lutter efficacement contre le sida et fournir les services nécessaires aux personnes vivant avec le VIH, les responsables préfèrent réprimer les activistes qui dénoncent des décisions politiques aux conséquences désastreuses.
En septembre dernier, plusieurs militantEs d’Act Up-Paris avaient été arrêtéEs et détenuEs 48h par la police de Bâle (Suisse) pour avoir protesté contre le laboratoire pharmaceutique Novartis, et condamnéEs à de lourdes amendes. Nous avons besoin de votre soutien. Au Cameroun, plusieurs leaders associatifs sont poursuivis pour avoir manifesté en 2010 devant l’Assemblée nationale afin de rappeler aux députés les engagements pris en matière de santé. Ces poursuites nécessitent de l’argent et de l’énergie que nous, militantEs, malades, en France, aux Etats-Unis et partout dans le monde, préférerions à passer à lutter contre le VIH. Dans d’autres pays, l’action militante se traduit par de la prison immédiate, des violences physiques. Réprimer les activistes, c’est faire le jeu du sida.