Génériques en Inde et traitements au Sud
L’entrée sur le marché de versions génériques et la mise en compétition des différents producteurs permet de faire baisser les prix des médicaments jusqu’à 90 %. L’Inde, véritable pharmacie du monde, doit pouvoir continuer à produire des génériques de qualité pour son marché intérieur et pour les pays à ressources limitées. C’est pourquoi les malades et les activistes du monde entier accueillent avec satisfaction la décision de la Cour suprême indienne : « Cette décision est un véritable soulagement pour tous les malades dont la vie dépend des médicaments génériques indiens » conclue Jeanne Gapiya Niyonzima de l’Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et Malades du Sida (ANSS) au Burundi. Cette victoire judiciaire est capitale. Néanmoins, l’affaire Novartis n’est qu’une étape dans la longue liste des procès intentés par les laboratoires pharmaceutiques détenteurs de brevets contre la politique de l’Inde en faveur des produits génériques. Nos associations restent mobilisées en faveur de l’accès des plus pauvres aux traitements de qualité à bas prix. Rappel sur le procès Novartis Novartis a déposé une demande de brevet en Inde pour un médicament contre le cancer, le mésylate d’imatinib, que le laboratoire commercialise sous le nom de Glivec (Gleevec aux Etats-Unis) dans de nombreux pays. L’Inde a rejeté cette demande en janvier 2006, car il ne s’agit en réalité que d’une nouvelle formulation d’une molécule déjà existante, non brevetable en Inde. Novartis a fait appel en 2009 et a été débouté, avant de saisir la plus haute instance juridique indienne: la Cour Suprême. En 2007, Novartis avait fait face aux Etats-Unis à la même remise en cause de son brevet sur la formulation de l’imatinib, au motif que la technique de formulation utilisée était connue de longue date, n’était pas innovante, et ne méritait donc pas en elle-même l’octroi d’un monopole de 20 ans. Novartis n’avait alors pas cherché à défendre davantage le caractère soi-disant innovant de l’application à l’imatinib de cette technique de formulation bien connue des chimistes. Signataires : − AAS (FRANCE) − ABEFAB (BURKINA FASO) − Act Up-Paris (FRANCE) − Action Santé Plus (COTE D’IVOIRE) − Actions traitements (FRANCE) − AIDES (FRANCE) − ALCS (MAROC) − ALTP (TOGO) − Alternatives Durables pour le Développement (ADD) (CAMEROUN) − ANSS (BURUNDI) − APCS (ALGERIE) − ASPROCOP (FRANCE) − Association African Solidarité (AAS) (BURKINA FASO) − Association Femmes et Développement (BURKINA FASO) − Association pour la Promotion de l’Éducation Thérapeutique (BURKINA FASO) − Association Solidarité Action Faire Face (ASAFF) (BURKINA FASO) − ATAL (HAITI) − Coalition PLUS (FRANCE) − District Sanitaire de Cinkassé (TOGO) − Espace Confiance (COTE D’IVOIRE) − EVT (TOGO) − Femme Plus (RDC) − Global & Local (FRANCE) − KidAIDS (CAMEROUN) − Médecins du Monde (FRANCE) − PILS (MAURICE) − Positive-Generation (CAMEROUN) − Renaissance Santé Bouaké (RSB) (COTE D’IVOIRE) − Réseau National des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF) (RDC) − Réseau pour l’Accès aux Médicaments Essentiels (RAME) (BURKINA FASO) − RNOAC_GS/PVVIH (RDC) − ROMATUB (MAURITANIE) − Sidaction (FRANCE) − Solthis (FRANCE) − Stop Tuberculose (COTE D’IVOIRE) − SWAA LITTORAL (CAMEROUN) − Walé (MALI)