Ministre du budget, Jérôme Cahuzac est responsable de la diminution des moyens accordés depuis près d’un an à la lutte contre le sida, et d’une façon plus générale à la santé, au handicap, à la lutte contre la précarité et aux droits sociaux. Cette politique « socialiste » s’est faite au nom d’un « pragmatisme » répété depuis des mois : la France n’aurait pas d’argent. Or la fraude fiscale coûte au minimum 30 milliards d’euros à la France, et depuis leur arrivée au pouvoir, François Hollande, Jean-Marc Ayrault et leurs ministres n’ont rien fait pour récupérer cette somme.
Dès lors, aucunE responsable politique ne saurait être crédible en répétant : « On n’a pas d’argent ! On n’a pas d’argent ! » pour justifier des coupes ou des refus d’augmentation dans les budgets de santé, de droits, d’éducation, de solidarité internationale, etc. Les 9 et 10 avril se tient à Bruxelles une réunion essentielle concernant les financements au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Nous exigeons que la France y annonce une augmentation substantielle de sa contribution : parce que la France en a les moyens, parce que cette augmentation va sauver des vies, parce que les discours politiques tenus depuis des mois pour nous dire que ce n’était pas possible sont des mensonges. Et si Jérôme Cahuzac est sincère dans ses regrets, il se doit de donner son argent à celles et ceux qui en ont le plus besoin : par exemple, aux malades du sida des pays les plus pauvres. Nous exigeons par ailleurs : – l’abolition des franchises pour soins ; – l’augmentation de l’Allocation Adulte Handicapé et de tous les minima sociaux à hauteur du SMIC ; – des financements pour un véritable hôpital public ; – une augmentation des crédits accordés à la recherche. Rien de tout cela n’est irréaliste : l’affaire Cahuzac en est la preuve.