Act Up-Paris refuse d’aller à la cérémonie mondaine organisée par Najat Vallaud-Belkacem, supposée faire le point sur le plan gouvernemental de lutte contre les violences envers les lebsiennes, gais, bi et trans.
Nous avions participé très activement à l’élaboration de ce plan durant les auditions des associations à l’automne dernier. Nous avions même reconnu la volonté du ministère d’être particulièrement transparent en publiant les contributions associatives, même celles qui étaient les plus critiques vis-à-vis de la nouvelle majorité socialiste. Pour autant, le plan était particulièrement décevant, comme nous l’avions dénoncé lors de sa présentation. Aujourd’hui, alors que la violence homophobe, verbale et physique, s’est banalisée ; alors que l’extrême-droite et la droite s’allient sur le dos, notamment, des minorités sexuelles ; alors qu’on vandalise les lieux où nous allons, qu’on nous menace, qu’on nous frappe ; Najat Vallaud-Belkacem voudrait nous offrir des petits fours pour « faire le point ». Pas besoin de cocktails chics hôtel de Broglie pour faire le point : quel que soit l’intérêt potentiel du plan gouvernemental de lutte contre les LGBT-phobies, celui-ci sera mis à mal par les erreurs accumulées par le chef de l’État, son premier ministre et quelques autres. Quelle crédibilité aura-t-on à conduire une action soulignant la violence de l’homophobie, quand le Président ou le ministre de l’Intérieur reçoit avec tapis rouge une des plus ardentes ferventes de la haine envers les LGBT, au point qu’elle en ait appelé au sang ? Quelle conviction peut porter un gouvernement dont le premier ministre a demandé l’apaisement des intégristes qui nous frappent en bradant nos droits, notamment l’accès à la PMA pour les couples de même sexe ? Comment lutter contre la transphobie quand cette majorité refuse d’accorder aux personnes trans, parmi les plus touchées par le virus du sida, les droits les plus évidents, comme celui d’un changement facilité d’un état civil ? Comment accepter de venir boire un coup au ministère quand ce gouvernement réprime, enferme, expulse des populations entières, au mépris de leurs droits et de leur santé : sans-papiers, putes, toxico, Roms, prisonniErEs, etc ? Act Up-Paris exige : – que ce gouvernement ait au moins la décence de ne pas organiser de cocktails quand la haine homophobe s’étend et se banalise ; on a vraiment honte, à Act Up, de porter cette exigence minimum ; – que François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls nomment « homophobie » l’opposition au mariage et à l’égalité des droits et reconnaissent qu’en recevant les représentantEs de « la Manif pour tous », ils ont cautionné un discours de haine qui tient les LGBT pour inférieurEs en droit par rapport au reste de la population ; – qu’un projet de loi ouvrant la PMA à toutes les femmes, et accordant aux trans le droit de changer d’état civil sans passer par la chirurgie et le juge soit mis en oeuvre au plus vite ; – que ce gouvernement cesse de persécuter, comme le faisait l’UMP, les malades, les handicapéEs, les sans-papiErEs, les prostituéEs et travailleurSEs du sexe, les usagErEs de drogues, etc.