Nous sommes parfois hors champs et tant mieux.
Dans ce numéro de Protocoles, vous trouverez au moins quatre sujets qui se trouvent plus ou moins hors du champ de préoccupation des pouvoirs publics et de la plupart des institutions et associations verticales, pour qui l’innovation est bonne tant qu’elle permet de changer de sujet ou de vendre un nouveau concept ou une nouvelle marchandise. Si nous revendiquons d’être hors champ, c’est pour réussir à déplacer des questions qui sont dans un angle mort, cela malgré leur importance, vers plus de considération. Nous l’avions par exemple fait avec une Réunion Publique d’Information (RéPI) sur le VIH parmi les trans’ (transexuelLEs et transgenres) et continuons ici sur quatre autres points : 1/ les femmes Elles ne sont clairement pas prises en considération comme il le faudrait avant et après la mise sur le marché des médicaments. Sous-représentées dans les essais cliniques elles expérimentent, en dehors de ce contexte où la vigilance est de mise, les effets indésirables qui peuvent leur être spécifiques en raison de leur métabolisme (et éventuellement avoir quelques correspondances avec les trans’ prenant des hormones féminisantes). Nous verrons comment le VIH va encore ouvrir la porte d’une avancée, qui espérons le s’élargira à toutes les pathologies : la prise en compte des femmes dans la recherche. 2/ la mort Elle a presque disparu des sujets de préoccupation. « En 2013, on vit bien avec le VIH et les antirétroviraux » entend- t-on à satiété. Nous verrons que l’enquête mortalité ANRS EN20 qui a été réalisée à partir des cas de décès de séropositifVEs en 2010 a de quoi nous surprendre, tant sur l’âge moyen des personnes décédées que sur les causes de leur mort. 3/ la complexité des soins et de la prise en charge Le succès important des antirétroviraux pour contrôler la réplication virale et préserver les réponses immédiates du système immunitaire masque toutes les comorbidités. Dans ce numéro, le témoignage de Fred sur son parcours fait écho à celui de beaucoup de séropositifVEs. Le nombre de séropositifVEs en France croît d’environ 6000 personnes par an. Cette population vieillit, a de plus en plus de comorbidités, dont la prise en charge est de plus en plus complexe. Et pourtant l’offre de soins diminue, les services hospitaliers sont réduits, voire fermés, les médecins de ville ne sont toujours pas mieux formés à la prise en charge du VIH et des comorbidités et la répercussion des inégalités sociales sur la santé s’accroît. 4/ le cannabis Après la RéPI sur l’usage thérapeutique du cannabis, et toujours hors des sentiers idéologiques, un recensement simple des effets bénéfiques et néfastes du cannabis. Donnons des exigences à la lutte contre le VIH, les IST et les hépatites. Bonne lecture et rejoignez-nous !