Les essais cliniques menés aujourd’hui excluent de fait de nombreuses populations minorisées des enjeux de la recherche thérapeutique : femmes, usagèrEs de drogues, personnes co-infectées VIH-VHC, personnes trans, enfants… Il ne s’agit pas là simplement d’une question de chiffres ; derrière la sous-représentation des minorités dans la recherche, c’est la difficulté à assurer un suivi de qualité pour les premièrEs concernéEs qui est en jeu : méconnaissance des spécificités de la prise en charge des personnes, effets indésirables passés sous silence, information indisponible concernant les interactions entre antirétroviraux, produits de substitutions, traitements hormonaux, molécules anti-VHC…
Ces enjeux dépassent à la fois l’inclusion des femmes dans les essais et le champ de la recherche sur le VIH-sida : femmes, usagèrEs de drogues, co-infectéEs, personnes trans, enfants, personnes suivies pour plusieurs pathologies constituent les angles morts de la recherche thérapeutique telle qu’elle est menée aujourd’hui. En la matière, la responsabilité des pouvoirs publics est patente : ni les acteurs impliqués dans la recherche publique, ni les firmes ne changeront leurs pratiques d’eux-mêmes. Le pouvoir des agences de recherche et de régulation, des reviewers et des politiques est réel. Leur manque de volonté et leur lâcheté les rendent coupables ; on ne peut se contenter de les entendre dire qu’il s’agit d’une question importante, sans rien faire, voire qu’il s’agit d’une question compliquée et qu’ils n’ont pas le temps de s’en occuper.