Aujourd’hui mardi 5 novembre 2013, François Hollande reçoit à l’Elysée la Présidente et la Vice-Présidente du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, principal financeur de l’accès aux antirétroviraux pour les malades des pays en développement. Act Up-Paris salue l’attention que le Président de la République accorde enfin aux besoins des malades du Sud, mais se demande comment il compte justifier l’abandon des engagements qu’il avait pris envers eux.
16 MILLIONS DE MALADES EN URGENCE DE TRAITEMENT
L’Organisation Mondiale de la Santé a révélé en juillet 2013 que le nombre de personnes séropositives devant bénéficier d’urgence, du point de vue médical, d’une trithérapie anti-VIH s’élève à 26 millions. Sur ces 26 millions, seuls 10 millions bénéficient effectivement d’un traitement[[16 millions de personnes séropositives en urgence de traitement selon l’OMS : http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/07/02/vers-un-traitement-plus-precoce-des-malades-du-sida_3439989_3244.html?xtmc=millions_vih&xtcr=4]]. La survie des 16 millions de malades restants dépend de la volonté des dirigeants planétaires de respecter leurs engagements sanitaires et financiers. C’est une question de morale et de justice.
ENGAGEMENTS PRESIDENTIELS CONTRE LE SIDA
« Arrêter l’épidémie de sida dans le monde c’est possible. Je veux ici renouveler l’engagement que nous parviendrons à traiter non seulement 7 millions de personnes, mais 15 millions de malades du sida. » François Hollande, 22 juillet 2012, conférence internationale sur le sida.
« La France veut la fin du sida, et elle s’en donnera tous les moyens. C’est une des priorités que j’assigne à la politique de la France : contribuer à un accès universel aux traitements. » François Hollande, 26 Novembre 2012, aux Etats Généraux d’Elus Locaux Contre le Sida
HOLLANDE DOIT AGIR
Malgré son engagement en faveur du doublement du nombre de malades soignés, et son engagement à s’en donner tous les moyens, François Hollande a annoncé le 15 juillet dernier le gel de la contribution française au Fonds mondial, il sait que ce ne sera pas suffisant pour remplir ses engagements.
Le gel de la contribution française au Fonds mondial doit être urgemment revu. 16 millions de malades sont en urgence de traitement. L’année dernière, 1,5 millions de personnes sont mortes du sida faute d’avoir reçu des médicaments à temps !
Si le dirigeant conservateur de la Grande-Bretagne a pu annoncer le 23 septembre le doublement de la contribution britannique au Fonds mondial[[http://www.theglobalfund.org/en/mediacenter/newsreleases/2013-09-23_UK_Commits_GBP_1_Billion_to_the_Global_Fund/]] – alors même que la situation économique de ce pays est plus difficile que celle de la France[[La Grande-Bretagne a une croissance économique de seulement 0,2%, et un déficit budgétaire presque deux fois supérieur à celui de la France.]] – pourquoi François Hollande ne peut-il annoncer le dé-gel aujourd’hui de la contribution française au Fonds mondial ?
Act Up-Paris exige :
– que François Hollande augmente la contribution française au Fonds Mondial ;
– qu’il intervienne auprès de l’Union européenne pour que celle-ci cesse d’inclure dans les accords qu’elle négocie avec les pays en développement, des mesures qui entravent l’accès aux médicaments génériques abordables.