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Auditionnée ce mercredi 13 novembre par la « commission spéciale prostitution »[[http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4885.commission-speciale-prostitution–mme-marisol-touraine-ministre–mme-christiane-taubira-garde-de-13-novembre-2013]], lorsqu’il a été question de la pénalisation des clientEs des travailleurSEs du sexe, la ministre de la santé a pris une position à la fois originale et criminelle : elle n’a pas pris de position. Alors que l’ensemble des associations de santé, de santé communautaire et de lutte contre le sida s’opposent à la mise en place de la pénalisation des clientEs des travailleurSEs du sexe, Marisol Touraine asséne : « il ne m’appartient pas d’avoir une position en tant que ministre en charge de la santé sur ce point précis » (sic). Pourtant, dans son exposé introductif, la ministre a indiqué connaître les multiples rapports et expertises qui vont à l’encontre de la mise en place de la pénalisation des clientEs. Elle a en effet mentionné à plusieurs reprises le récent rapport IGAS[[http://www.igas.gouv.fr/spip.php?article291 http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/124000667-prostitutions-les-enjeux-sanitaires]], cité deux études attestant des conséquences sanitaires liées à la mise en place du sacro-saint « modèle Suédois » et rappelé l’avis la Commission Mondiale sur le VIH et le Droit, du PNUD soit : « la loi suédoise aurait aggravé les conditions de vie des travailleurSEs du sexe et ce faisant rendu plus difficile leur accompagnement sanitaire ». La ministre a également insisté sur « l’incidence notoire sur la santé des mesures qui accroissent la clandestinité des personnes prostituées », et relayé les constats d’associations de terrain concernant la dispersion des prostituées de rue depuis la mise en place de la LSI et son arsenal répressif. Marisol Touraine a donc hier énuméré les raisons d’ordre sanitaire de s’opposer à la mise en place de la pénalisation des clientEs, pour finalement refuser de se prononcer. Act Up-Paris a par ailleurs rencontré courant octobre le cabinet de la ministre. QuestionnéEs sur leur position quant au projet de loi abolitionniste, ses membres avaient alors indiqué que le ministère était opposé à la pénalisation des clientEs des putes, et sur les mêmes constats et orientations que les associations de santé. En public, le discours est tout autre. Systématiquement, la ministre de la Santé se défausse, ne se prononce sur rien, annonce que rien n’est de son ressort. Si Marisol Touraine estime n’avoir aucune prérogative, qu’elle démissionne. responsables2.jpg