Il y a 20 ans Act Up-Paris déployait un préservatif géant sur l’obélisque de la place de la concorde à Paris au matin du premier décembre, 6e journée mondiale de lutte contre le sida, avec pour slogan: “que cesse cette hécatombe”.
Vingt ans plus tard, l’hécatombe est toujours là.
Certes elle ne se compte plus tant au nombre de morts tous les jours mais les données de l’Institut de veille sanitaire ne sont pas moins alarmantes parce que le nombre de nouveaux séropositifs en France ne fléchit pas et même progresse chez les gays. Près de 3000 séropositifs de plus en 2012 dans la population homosexuelle alors qu’il y en avait moins de 2000 par an il y a dix ans.
La colère d’Act Up-Paris n’est même pas tant sur le chiffre que sur cette sorte de fatalisme avec lequel il est accueilli. L’hécatombe, aujourd’hui, celle de ces vies irrémédiablement atteintes par la maladie, est encore plus criante parce qu’elle a lieu dans l’indifférence.
-Celle de nombreux gays qui ne protègent plus leurs relations sexuelles par fatalisme ou en croyant qu’ils seront épargnés;
-Celle des médias qui prennent le premier décembre pour un de ces marronniers qui les dédouane de ne pas parler des sujets qui fâchent le reste de l’année;
-Celle des pouvoirs publics surtout, qui grignotent tous les ans un peu plus les moyens alloués à la prévention, mettant en péril les programes et les associations oeuvrant sur le terrain de la prévention, comme s’ils avaient déjà pris en compte que les gays seraient sacrifiés.
De mesurettes en saupoudrage, les actions publiques de prévention sont inefficaces parce que pratiquement inexistantes comparées à l’ampleur du fléau.
A ce rythme dans vingt ans un gay sur deux sera séropositif au VIH, trois fois le nombre d’aujourd’hui.
C’est pourquoi Act Up-Paris exige:
– que le Ministère de la Santé fasse de la prévention de l’infection par le VIH et des IST dans le milieu gay une priorité absolue de santé publique
– qu’il finance cette politique à la hauteur de l’enjeu
– que les Agences Régionales de Santé, comme c’est leur rôle, déploient et organisent un plan d’urgence territorial adapté pour la prévention de l’infection par le VIH et des IST dans le milieu gay