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Pour Act Up-Paris, l’industrie pharmaceutique a une dette envers les séropos.

C’est sur nos vies qu’elle engrange ses bénéfices. Ce sont nos cotisations à la Sécurité sociale, sans compter les franchises médicales ou le forfait à 1 euro qui financent l’achat des médicaments dont elle a fixé le prix exorbitant. C’est dans nos corps que nous expérimentons les effets indésirables des molécules, c’est par notre travail assidu et intense que nous les faisons remonter aux instances sanitaires concernées, assurant ainsi un travail de pharmacovigilance qui permettra aux laboratoires de faire modifier rapidement les recommandations, sans passer par des essais post-AMM qu’elle s’est toujours refusée à financer.

L’industrie a aussi une dette envers les malades des pays pauvres, qu’elle prive de traitements en fixant des prix inaccessibles, notamment sur les médicaments de seconde et de troisième ligne. Elle fait des pressions régulières pour empêcher les gouvernements du Sud d’émettre des licences obligatoires, et ainsi recourir à des génériques, moins chers, pour soigner leur population.

Cette dette est une dette de sang : elle est morale, éthique et politique, et aucune subvention ne pourra nous le faire oublier. Il n’en reste pas moins que l’argent que l’industrie pharmaceutique donne à une association de séropos comme Act Up-Paris est un dû, et non un service rendu. Nous refusons tout projet de « partenariat ». Nous sommes les plus à mêmes de fixer les priorités de la lutte contre le sida.

En 2013, Act Up-Paris à reçu 101 000 euros de dons de l’industrie pharmaceutique répartis ainsi :

  • Gilead : 40 000 euros
  • ViiV Healthcare : 25 000 euros
  • Janssenn-Cilag : 20 000 euros
  • BMS – Bristol Myers Squibb : 10 000 euros
  • Boehringer-Ingelheim : 6 000 euros