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Sovaldi® (sofosbuvir), le nouveau médicament contre l’hépatite C chronique du laboratoire américain Gilead, permet d’augmenter nettement les chances de guérison tout en diminuant les effets secondaires à l’origine de nombreux abandons de soins. Un espoir de survie pour les 3 à 4 millions de personnes nouvellement infectées chaque année.

Mais « la santé a un prix » nous rappelle Gilead, qui en fait justement un commerce bien lucratif : 3,07 milliards de dollars de bénéfice net en 2013[[Résultat au 4e trimestre et l’exercice 2013 http://www.businesswire.com/news/home/20140207005900/fr/]] . Aux Etats-Unis, Gilead a fixé le prix du comprimé de Sovaldi® à 730 €, l’équivalent d’un minimum vieillesse mensuel. À raison d’un comprimé par jour pendant 12 à 24 semaines, le traitement coûte donc entre 61 000 et 122 640 € (sans compter le prix des autres molécules auxquelles le sofosbuvir doit être associé).

Pour tenter de justifier ce prix indécent, Gilead avance le sempiternel argument du coût de la recherche. Mais si l’on divise le prix auquel Gilead a racheté en 2011 le sofosbuvir (11 milliards de dollars[[Gilead a racheté en 2011 le laboratoire Pharmasset qui a développé le sofosbuvir, cf. http://www.reuters.com/article/2011/11/21/us-gilead-pharmasset-idUSTRE7AK0XU20111121]]) par le nombre de personnes infectées par l’hépatite C (185 millions[[Estimation de l’Organisation mondiale de la santé]]), on obtient… 60 $ ! Ajouté à cela le coût de production de 12 semaines de Sofosbuvir, estimé entre 62 et 134$[[Hill A, Khoo S, Ford N. What is the minimum cost per person to cure HCV? 7th IAS Conference on HIV Pathogenesis, Treatment and Prevention, Kuala Lumpur, Malaysia, July 2013]], on arrive à 200$ le traitement, bien loin des 84 000$ auquel Gilead vend son produit aux Etats-Unis, bien loin aussi des 2 000$ proposés comme tarif préférentiel en Inde[[http://donttradeourlivesaway.wordpress.com/2014/02/04/gileads-estimated-price-for-sofosbuvir-in-india-2000/]] .

Ce n’est pas que Gilead est nul en maths, au contraire. Plutôt que de rendre son nouveau médicament accessible à touTEs, le laboratoire préfère le vendre très cher aux plus riches et maximiser ses profits, au Nord comme au Sud. La santé des pauvres, Gilead n’en a rien à faire, ce n’est pas assez rentable.

Nous, malades de l’hépatite C et co-infectés VIH-VHC, refusons de mourir à cause de la cupidité des labos.

À l’heure où l’Etat se désengage progressivement du champ de la santé (franchises médicales, démantèlement de l’hôpital public), que la Cour des Comptes recommande de réduire encore les dépenses de la sécurité sociale[[http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/securite-sociale-cour-comptes-recommande-reduction-depenses-20130917.html]] et alors que se multiplient les scandales liés à l’industrie pharmaceutique[[à titre d’exemples:
– condamnations pour pratiques anti-concurrentielles
– sortie du livre de Bernard Dalbergue et Anne-Laure Barret « Omerta dans les labos pharmaceutiques »
– PharmaGate en Afrique du Sud cf. https://www.actupparis.org/spip.php?article5331
– Enquêtes de la Déclaration de Berne le manque d’éthique dans les essais cliniques http://www.evb.ch/fr/p21599.html
– Article de la revue Prescrire sur la « pharmacorruption »
http://www.prescrire.org/Fr/30AA5E6439C7E443C9B25B8EF28ED90E/Download.aspx
– déclaration dans la presse de Marijn Dekkers, PDG de laboratoire allemand Bayer : nos médicaments ne sont pas développés pour les indiens mais pour les patients occidentaux qui peuvent se le permettre cf. http://www.msfaccess.org/content/msf-response-bayer-ceo-statement-medicines-developed-only-western-patients]]
, nous exigeons :

des pouvoirs publics français, qu’ils :

  • fixent un prix raisonnable pour le Sovaldi® de Gilead, sachant que le coût de production d’un traitement de 12 semaines est de 50 à 100€
  • accordent aux associations de malades une représentation au comité économique des produits de santé en charge de la fixation des prix des médicaments
  • soutiennent les pays à revenu faible et intermédiaire à produire et importer des versions génériques du sofosbuvir

de l’Organisation mondiale de la santé qu’elle :

Contact presse :
Céline Grillon – 01 49 29 44 88 – international@actupparis.org

@actupparis