Après le numéro 130 d’Action, paru en décembre 2011 et consacré à la campagne pour les élections de 2012, Act Up-Paris avait dû, faute de ressources financières suffisantes, cesser la publication de sa lettre mensuelle.
Plus de 3 ans plus tard, nous relançons la publication d’Action, dans un format plus léger qu’auparavant. Que s’est-il donc passé pendant ces quatre années sans qu’Action ne paraisse ? Sur le plan politique, le bout du tunnel est loin. L’épidémie ne régresse pas. Les derniers numéros d’Action recensaient les violences, la précarité, les discriminations promues et causées par les politiques sarkozystes. Nous espérions alors que changer de majorité permettrait au moins quelques avancées pour les droits des malades et des minorités les plus touchées par l’épidémie. Espoirs ténus, certes, mais espoirs tout de même. Aussi faibles qu’ils aient été, ils ont été déçus. Des hésitations du parti socialiste sur le mariage pour touTEs, qui ont permis le réveil de mouvements, et annonçaient déjà les renoncements à venir sur la PMA et le changement d’état civil, aux velléités actuelles de maintenir les travailleurSEs du sexe dans la précarité et la stigmatisation, des expulsions de malades aux politiques d’austérité qui frappent en premier lieu les malades précaires, rien ne nous aura été épargné. Dans le même temps, Act Up-Paris traversait la crise financière la plus grave de son histoire. L’ensemble des militantEs, bénévoles et salariéEs de l’association, se débat pour y faire face et sortir peu à peu du marasme. Ces efforts pèsent sur nous, individuellement et collectivement. Individuellement, car se confronter à la situation économique de l’association est un surcroît de travail et de stress pour chacunE d’entre nous. Collectivement, car ces efforts limitent la fréquence de nos interventions politiques. La crise n’est donc pas limitée aux finances de l’association. Nous maintenons tout de même le cap : la permanence droits sociaux accueille toujours les malades précaires qui en ont besoin, les commissions en activité continuent leurs actions, notamment en matière de prévention et d’accès aux prestations sociales. Si nous sortons ce nouveau numéro d’Action aujourd’hui, c’est avant tout que nous ne sommes pas résignéEs et que nous restons mobiliséEs ! Nous savons que l’action politique paie, et que face à une crise économique et à un climat politique qui nous entraîne dans une droitisation généralisée, réunir les malades et les minorités les plus vulnérables face au virus est notre seule chance d’en sortir. En somme, nous ne l’oublions pas : ACTION = VIE.Articles similaires
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