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Le 2 octobre dernier, l’Assemblée Départementale du Vaucluse votait les autorisations au président du Conseil de verser les subventions aux associations. Lors de l’examen du cas d’Aides, les éluEs d’extrême-droite ont illustré leur conception de leur politique de prévention du VIH et des IST* :

« On ne comprend pas que cette association fournisse des seringues pour que les toxicomanes s’enfoncent davantage dans la drogue »
« La campagne de pub de l’association sur les chaines pornos est obscène, épouvantable, honteuse, dégénérée »
« AIDES a une gestion financière opaque et un pilotage calamiteux de la part de sa présidente »

Nous ne commenterons pas la troisième assertion, les rapports annuels de l’association se suffisent d’eux-mêmes.

REPRESSION = CONTAMINATION

Faut-il rappeler que la politique de réduction des risques à l’égard des usagerEs de drogue, inscrite dans la loi depuis 2004, par la mise en place de programme d’échanges de seringues, la délivrance de traitements de substitution, l’information sur les modes de contaminations et les bons gestes à adopter, a porté ses fruits ? La proportion d’usagerEs de drogue parmi les personnes nouvellement diagnostiquées séropositives au VIH est très faible, 2%.

Toutefois, la vigilance reste de mise quand nous voyons, par exemple, les conséquences catastrophiques des politiques de rigueur sur le système de santé en Grèce amenant à l’abandon des politiques de prévention envers les usagerEs de drogue, suivi immédiatement de l’explosion des contaminations et des co-infections au VIH et au VHC dans ce groupe. En France, nous serons attentifs à la mise en place future des programmes d’échanges de seringues dans les prisons, mesure contenue dans la loi de Santé actuellement en débat au Parlement, destinée à faire baisser la très forte prévalence du VIH et du VHC dans ces espaces de non droit sanitaires[[https://www.actupparis.org/spip.php?article5298]].

INFORMATION = POUVOIR

Délivrer les messages de prévention à l’égard du VIH et des IST est aujourd’hui plus que nécessaire. Tout le monde est concerné, aussi bien les groupes les plus menacés par le risque de contracter le virus, tels les pédés et autres HSH, les trans, les travailleuses du sexe, les migrantEs, que ceux dont les contaminations augmentent comme les jeunes et les séniors ou que le grand public au sens large. La méconnaissance des modes de contamination s’est révélée inquiétante chez les jeunes, d’après une enquête de la SMEREP[[http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/la-moitie-des-etudiants-ne-se-protegent-pas-lors-d-un-rapport-696122]]. Tous les moyens sont bons pour informer, tous les canaux, tous les réseaux, tous les tons. Nous ne le répéterons jamais assez.

En réalité, faut-il s’étonner de ces réflexions de la part d’un parti et d’une mouvance qui régulièrement s’opposent à la diffusion d’une information claire et sans préjugés sur le VIH et les IST et à la mise à disposition de préservatifs et autres outils de contraception ?

Les exemples foisonnent, surtout quand cela concerne les jeunes : le FN Rhône-Alpes en 2011 vote contre l’instauration du pass contraception dans les lycées[[http://www.fnra.fr/2011/05/pass-contraception-prevention-un-dispositif-dacces-a-la-contraception/#more-742]], même position que Mme Burgaz, conseillère du même parti, 20 ans plus tôt, dans la même région[[http://www.ades-grenoble.org/ades/dossiers/FN/FN-REGION/Tribune.html]] ; JM le Pen contre les distributions de préservatifs dans les lycées, en 2007 incite plutôt à la masturbation[[http://alpage.inria.fr/sapiens/entite-56-Jean-Marie+Le+Pen-depeche-29-citation-95.html]], contredit en cela par sa fille en 2009 qui préconisait l’abstinence dans le sillage de Benoit XVI[[http://www.liberation.fr/societe/2009/03/25/preservatif-marine-le-pen-defend-le-pape_548507]].
Plus récemment, cet été 2015, David Rachline, maire FN de Fréjus et conseiller régional du Var, et sa conseillère Sonia Lauvard, expliquent qu’une distribution de préservatifs organisée par les Jeunes Républicains sur les plages, était très éloignée des « problèmes que les Français rencontrent chaque jour »[[http://www.davidrachline.fr/666/merci-pour-ce-moment/]], ligne partagée par de nombreuses personnalités des « Républicains » critiques vis-à-vis de l’opération. De plus, sur leur lancée, le tandem conseilla aux « Républicains » de se « protéger du syndrome du VIH (Virus Intellectuellement Handicapant) », montrant toute l’estime qu’ilELLEs portent aux séropositifVEs.

Ce florilège montre la constance de l’approche spécifique du FN envers la lutte contre le sida et l’aide précieuse qu’il apporte aux associations.
Un rappel utile à l’approche des élections régionales.

* http://www.aides.org/presse/assemblee-departementale-de-vaucluse-l-extreme-droite-nous-deteste-et-nous-en-sommes-fieres-3