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RéuniEs en AG le 10 septembre, les militantEs d’Act Up-Paris ont collectivement fait le point sur la situation en matière de lutte contre le VIH/sida.
Il est apparu sans l’ombre d’un doute que
beaucoup de choses restent à faire.
En France, le nombre de nouvelles contaminations ne recule pas, il augmente même chez les gays, en particulier les plus jeunes et les seniors. Les conditions de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) se détériorent. Les discriminations subsistent, ainsi que les violences et la répression. Le mouvement LGBT semble à la fois fragilisé, particulièrement atteint par le déferlement de haine homophobe des « débats » autour du mariage pour touTEs, et divisé autour des solidarités à construire entre les minorités ; mais aussi prêt à se renouveler, en témoignent des initiatives telles que la Pride de Nuit ou encore le Pôle radical de la dernière marche des Fiertés à Paris.
Au niveau mondial, moins d’1 PVVIH sur 2 est sous traitement. Les nouvelles contaminations ne diminuent que très lentement. Dans les pays qui stigmatisent les LGBT et les séropos, l’épidémie progresse encore plus. L’épidémie pourrait ainsi repartir de plus belle, faute de volonté politique et de financements. La reconstitution du Fonds mondial n’a d’ailleurs pas été à la hauteur, et le gouvernement français en est le premier responsable, en se contenant du maintien de sa contribution.
Une remobilisation générale doit donc s’imposer, et Act Up-Paris cherche à y contribuer au quotidien par ses actions. Cette année, nous le ferons entendre tout particulièrement autour de la
campagne présidentielle et
en vue de l’IAS 2017 à Paris. Nous demandons qu’y soient mis à l’agenda
le seul objectif acceptable pour l’association : mettre un terme à l’épidémie, et le plus vite possible. Cet objectif repose sur différents leviers, qui sont autant d’aspect du travail des commissions de l’association.
1. Éviter de nouvelles contaminations.
C’est promouvoir
l’ensemble des outils de prévention combinée, et en particulier son socle en population générale, les préservatifs (internes, externes, avec du gel à volonté). C’est aussi inciter au dépistage régulièrement. C’est rappeler les apports du TASP (traitement comme prévention), du TPE (traitement post-exposition), de la PrEP (prophylaxie pré- exposition) dans les stratégies qui peuvent être mises en oeuvre.
2. Améliorer les conditions de vie des PVVIH.
C’est plaider pour l’accès aux soins, menacé par le désengagement en matière de santé et les atteintes aux solidarités, par exemple pour l’Aide médicale d’État (AME) ; c’est plaider pour l’accès aux logements, y compris pour cELLEux qui se situent sous les plafonds d’éligibilité à des logements sociaux ; et plus largement pour l’accès à l’ensemble des dispositifs de solidarité dont peuvent bénéficier les PVVIH qui vieillissent tout en restant confrontés aux conséquences à long terme du virus et des traitements sur l’organisme.
C’est lutter contre la précarité, car celle-ci fait le jeu de l’épidémie !
3. Discriminations/répressions = contaminations.
Act Up-Paris lutte donc contre les deux premières. Dénoncer l’état d’urgence, la pénalisation des clients des travailleurEUSEs du sexe, le harcèlement policier à l’égard des migrantEs, le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, les LGBTphobies, la sérophobie : tout cela est à l’agenda politique de l’association, solidaire de touTEs les minorités, que ce statut de minorités expose à l’épidémie.
Informer, accompagner, plaider et rendre visible par l’action
Ce répertoire, Act Up-Paris s’en saisira et pèsera de toutes ses forces dans la campagne. Chaque renfort démultipliera ces forces ! Nous finaliserons dans les toutes prochaines semaines les attentes concrètes à partir desquelles nous interpellerons les candidatEs.
Nous savons de quel côté nous pouvons en faire part, si nous construisons un rapport de force. Nous savons à l’inverse de quels côtés viendront les menaces, que nous nous attellerons à dénoncer, que nous décortiquerons, que nous appellerons à contrer auprès de touTEs cELLEUx dont nous aurons intérêt à faire des alliéEs quand il s’agira de descendre dans les rues, de préparer du faux sang, de zapper, contre les atteintes à nos droits et contre les reculs à venir en matière de santé.
Nous sommes uséEs, mais mobiliséEs ; lucides, mais déterminéEs ; résignéEs, mais en colère. Nous agirons. Avec vous ?
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