Un article complet est disponible sur notre site d’information dédié à la prévention, www.reactup.fr et est issu d’une présentation dédiée à la CROI 2016 (Conférence internationale sur les rétrovirus et les infections opportunistes). Il importe que les grandes conférences internationales comportent des sessions dédiées aux personnes trans tant l’ampleur des enjeux est importante… Petit aperçu.
1. Reconnaître que les trans sont un public cible de la lutte contre le VIH/sida
Moins de 40% des pays comptent les personnes trans parmi les publics clés de la réponse à l’épidémie de VIH/sida. C’est insuffisant. Ces pays doivent par ailleurs se donner les moyens d’un suivi des objectifs fixés à ce niveau par des études approfondies.
2. Dénombrer les personnes trans touchées par le VIH
Les études et cohortes ont tout intérêt à le faire en recourant à une méthodologie à deux étapes qui se fonde sur l’autodétermination (femme, femme trans, homme, homme trans, autre) et sur le sexe assigné à la naissance pour produire une mesure qui recense à la fois les personnes se déclarant comme trans par la première question et celles dont l’identité de genre revendiquée ne correspond au sexe assigné à la naissance.
En ce qui concerne le suivi de l’épidémie, ces dernières années, l’InVS, désormais Santé Publique France, a commencé à publier des statistiques sur le nombre de contaminations enregistrées, qui isolent la population trans. Mais les chiffres annoncés ont jusqu’à présent toujours été trop faibles pour apparaître crédibles (20 personnes en 2014 d’après les données présentées en 2015). Nous avions interrogé l’InVS à ce sujet : cette exploitation est possible dans le cadre des nouvelles modalités de déclaration obligatoire de séropositivité (ou DOS), mais son application est encore loin d’être complète, et les anciens formulaires peuvent encore être utilisés. Nous devons donc nous contenter d’une mesure d’un minimum de contaminations chez des personnes trans pour quelques temps, dont l’écart avec la situation réelle devrait se réduire au fur et à mesure.
3. THS et ARV : quelles interactions ?
Les contraceptifs hormonaux ne semblent pas avoir d’effets sur l’efficacité des antirétroviraux (ARV), il n’y a pas d’études portant sur les traitements hormonaux de substitution (THS) en tant que tels. À l’inverse, il semble que des ARV puissent réduire l’effet de certaines molécules des THS, notamment des estrogènes. Or, si cela incite à augmenter les doses, des risques de maladie thromboembolique accrus se présentent.
4. Trans et PrEP : quel état des lieux ?
Les personnes trans, aux USA, en France, font partie des publics visés par la PrEP. Mais beaucoup de choses restent à approfondir, notamment sur le lien entre PrEP et THS, la PrEP étant en effet un antirétroviral ! Plus d’éléments sur www.reactup.fr
5. La chirurgie
Quel risque de contamination par le VIH dans un néo-vagin ? Voilà une question actuellement non- résolue par la recherche, ce qui montre l’urgence de se saisir de ces questions.
6. Une approche globale !
Au-delà de peser sur les risques de contamination, les conditions de vie et d’accès aux soins des personnes trans sont des paramètres déterminants du succès de la prévention, du dépistage, de la prise de traitement et des résultats du traitement. C’est pourquoi une approche globale est essentielle : elle va de la formation des acteurs du champ de la santé à la lutte contre les discriminations et violences subies par les personnes trans en passant par la promotion de la santé de celle-ci dans son ensemble, incluant notamment la santé mentale.
Voilà pourquoi la réflexion sur des espaces de santé dédiés est essentielle, surtout si elle se fait par et pour les personnes trans.
À ce titre, nous signalons la réflexion actuellement au cours, notamment autour de la création d’un « Espace Santé Trans », lequel propose pour le moment un service de consultations psychothérapeutiques. Pour en savoir plus : espacesantetrans.fr