Nous avons choisi de vous faire suivre le parcours d’un séropositif qui vient de mettre plus de 20.000 euros en soins dentaires. Oui vous avez bien lu ! C’était le prix à payer pour avoir une demi-bouche saine et esthétique, puisqu’il ne s’agit que des dents du haut. Fin des travaux juin 2016.
L’histoire commence en 2014 quand son dentiste depuis 1988 quitte l’Ile de France pour retourner dans sa province. Son remplaçant commence par demander au patient « où il en est avec son sida » avant de traiter l’infection pour laquelle il doit l’opérer. Oubliant l’infection, il ne parlera que de devis pour finir interloqué quand le patient lui indiquera que tous les soins dentaires précédents (pose de 4 implants entre autres) ont été prodigués alors qu’il était en traitement pour l’ostéoporose pour une comorbidité liée au VIH.
Le Dr B le reconduit aussitôt en lui indiquant que ses soins relèvent de l’hôpital et pas de la médecine de ville et surtout pas de son cabinet à lui.
Eric discipliné consulte son médecin traitant pour aller à l’hôpital. Ce dernier téléphone à son ami dentiste pour avoir un avis.
C’est ainsi qu’Eric fait la connaissance de ce dentiste du 18ème arrondissement de Paris qui le fait opérer par un praticien de son cabinet, expert en esthétique dentaire et en implantologie.
Les interventions se déroulent très mal et leurs conséquences sont dramatiques. Les retentissements sont majeurs jusqu’à ce jour.
Eric est hospitalisé aux urgences le 24 décembre 2016 avec une surinfection après avoir été édenté. Deux implants préexistants auront été arrachés également provoquant bien évidemment plusieurs fractures, nécroses, infections, laissées en l’état puisque le dentiste avait déclaré les soins clos et le chantier terminé.
En une seule séance trois dents (racines couronnées) seront extraites et six implants posés en ambulatoire en ville.
Le dentiste qui a opéré a disparu dans la nature. Les recommandés reviennent tandis que l’autre dentiste a déménagé son cabinet dans le 3ème.
Eric excédé de 24 mois de souffrance, de perte d’implants, d’antibiothérapies et de prise d’anti-inflammatoires, réclame son dossier dentaire pour un autre avis, puisque la dentiste qu’il consulte en septembre 2016 lui fait part d’infections et d’anomalies à traiter en urgence. Elle l’adresse à un implantologue dans le 16ème arrondissement.
Mais il va à L’AP-HP Bretonneau Paris 18ème pour demander une prise en charge. Les deux dentistes qui le reçoivent lui expliquent qu’un implant doit être extrait car très infecté et depuis longtemps, qu’un autre implant pourrait être compromis et que tous les implants nouvellement posés doivent être dénudés et curetés. La configuration de la bouche changera, de nouvelles prothèses devront être posées. Mais l’AP-HP a des règles strictes. Les services n’interviennent que sur des implants posés par eux-mêmes. Et Bretonneau est une école dentaire, les professeurs ne souhaitent pas exposer les étudiants à ce type de tableau problématique.
Eric séropositif depuis 1989 a un implant infecté en bouche depuis au moins juin 2016. Il vient de passer 48H aux Urgence porte de l’Hôpital Beaujon.
Il n’a pour le moment ni accès à son dossier dentaire ni à des soins puisque personne ne veut gérer le problème, même pas l’hôpital sans l’historique de son dossier dentaire complet et de son passeport implantaire.
A suivre !
https://www.actupparis.org/2017/01/12/acces-a-son-dossier-medical-dentaire/ (Part.2)
https://www.actupparis.org/2017/02/01/de-la-conciliation-a-la-chambre-disciplinaire/ (Part.3)
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