Ce 22 janvier se tient, pour la deuxième fois, une journée internationale de solidarité avec les personnes trans incarcérées, créée à l’initiative d’un détenu trans aux Etats-Unis.
L’an dernier déjà, nous rappelions combien la privation de liberté est un enfer pour les personnes trans. L’état des lieux du rapport du Contrôleur général des Lieux de privation de liberté sur la question, qui date pourtant de 2010, est d’une actualité brûlante, et l’inaction des pouvoirs publics depuis cette date pour mettre en œuvre les recommandations de ce rapport est criante.
L’accès aux traitements hormonaux et aux opérations dont des personnes trans incarcérées peuvent souhaiter bénéficier n’est que rarement assuré. L’accès à d’autres soins, mais aussi le respect du secret médical sont également difficiles, et ceci est d’autant plus inacceptable que les femmes trans en particulier sont l’un des publics parmi lesquels la prévalence du VIH est la plus importante. Les violences transphobes en détention sont de plus fréquentes, et le placement à l’isolement ne peut rendre les personnes trans incarcérées que plus vulnérables à celles commises par le personnel pénitentiaire.
Après plus de 15 mois d’état d’urgence et de surenchère dans la lutte contre le terrorisme par des mesures ultra-sécuritaires, la solidarité à l’égard de touTEs les détenuEs est un message qui semble bien peu audible. C’est pourquoi il est indispensable de faire du 22 janvier une journée pour rappeler nos exigences, celles de la libération de touTEs les personnes trans incarcérées, dans le cadre d’un démantèlement du système carcéral tel qu’il est.
A très court terme, et pour préparer ce but, nous exigeons :
- le respect de l’identité de genre des personnes trans incarcérées et l’accès aux hormones et/ou aux opérations pour cELLEux qui le souhaitent ;
- la création de dispositifs permettant la sortie de prison des personnes trans confrontées aux violences du milieu carcéral ;
- la mise en oeuvre de toutes les mesures permettant la libération des malades incarcéréEs ;
- l’accès aux soins, la continuité des traitements, le respect du secret médical pour les personnes incarcérées ;
- l’accès aux dispositifs de réduction des risques, de prévention, de dépistage pour les personnes incarcérées : seringues, préservatifs, gels, PrEP, TPE, TROD, autotests en particulier ;
- la signature immédiate du décret permettant l’établissement de programmes d’échanges de seringue dans les lieux de privation de liberté.