Act Up interpelle, rencontre, échange avec les équipes de campagne de plusieurs candidatEs. Le 17 avril, sur le trajet du parcours en péniche de Jean-Luc Mélenchon, nous nous sommes renduEs visiblEs en deux endroits.
Au premier pont, les soutiens de Jean-Luc Mélenchon ne nous ont pas facilité la tâche, étonnant pour un candidat qui prône la parole libre. Ce fut d’abord par un fan non identifié s’agrippant à notre banderole non déployée pour soi-disant la lire, puis par le service d’ordre officiel du candidat insoumis, parce que nous ne l’avions pas prévenu à l’avance de notre action[[Voir la vidéo du facebook live de Brut, entre 2h08 et 2h15 : https://www.facebook.com/brutofficiel/videos/1838014899781482/?autoplay_reason=gatekeeper&video_container_type=4&video_creator_product_type=0&app_id=6628568379&live_video_guests=0]]. C’est à nos seules voix que nous nous sommes annoncéEs, avant de pouvoir déployer la banderole tout le temps du vidage de l’écluse dans laquelle elle s’était engagée. Nous avons ensuite attendu qu’elle reparte pour une nouvelle pose, pendant les prises de parole, sur une seconde passerelle. Comme des photos et des vidéos l’ont montré, notre banderole était lisible et dans le champ de vision de Mélenchon et de ses équipes pendant plusieurs dizaines de minutes. Pour qui nous connaît, comme sans doute la France Insoumise, « Et le sida? » est une interpellation presque bienveillante. Il n’aurait peu coûté à Jean-Luc Mélenchon de prendre la parole pour parler de la lutte contre l’épidémie. Son programme comprend en effet quelques éléments à son sujet. Ses soutiens ont été interrogés sur celles-ci. Les propositions pourraient être plus précises, et les droits de certaines communautés concernées par l’épidémie sont toujours autant bafoués par le féminisme défendu par la France Insoumise, notamment les travailleurEUSEs du sexe. Pour autant, en matière de sécurité sociale, les propositions de la France Insoumise sont loin d’être inintéressantes. Il aurait pu les rappeler. Il aurait pu insister sur l’importance d’une réponse d’ampleur à l’épidémie pour se mettre sur le chemin des engagements internationaux à l’horizon 2030 et du 3×90 soit 90% des séropositifVEs dépistéEs, 90% sous traitement, 90% en charge virale indétectable. Il aurait pu parler de l’urgence de la multiplication des campagnes de prévention. A l’heure où le vote France Insoumise semble devoir être si répandu chez les jeunEs, il y a même une responsabilité à le faire au vu de l’augmentation des contaminations chez cELLEux-ci. Quelques mots d’unE candidatE valent bien une campagne de prévention, surtout vu le manque de moyens alloués à celles-ci ! Mais Mélenchon n’a rien dit et Alexis Corbière, son porte parole, s’est contenté de dire que beaucoup d’entre euxELLES avaient milité pour la fin de l’épidémie, sans pouvoir énoncé une seule ligne du programme de son candidat traitant de cette question. Ce sujet n’appartiendrait-il qu’au passé? En 2017, on continue de renvoyer l’épidémie au fond des programmes, incertainement ballotée entre les programmes sur le droits des minorités et les considérations sur la santé. Mais on continue en façade à dire qu’en 2030, c’est un monde sans sida que nous verrions…