En Tchétchénie, le pouvoir pro-russe maintient sa logique répressive !
Deux semaines après les premières révélations sur la mise en place d’une politique d’arrestation, de détention, de torture, visant la communauté homosexuelle en Tchétchénie, et qui a fait au moins plusieurs victimes, les autorités menacent désormais de représailles les personnes ayant révélé ces informations, et notamment les journalistes de Novaïa Gazeta. L’élan de solidarité internationale qui s’est mis en place ne doit donc pas retomber, il doit contribuer à soutenir les LGBTI tchétchènes et les médias qui relaient leur situation !
Étendre et élargir la mobilisation contre les LGBTIphobies !
Durant ces deux mêmes dernières semaines, des informations ont aussi fait état du meurtre de plusieurs personnes trans en Amérique Latine. Preuve s’il en fallait encore que les LGBTIphobies tuent dans le monde entier.
Le 21 avril, pour le troisième rassemblement parisien contre les LGBTIphobies en deux semaines, témoignons donc de notre solidarité avec les victimes dans le monde entier. Rappelons aussi que les violences subsistent à un niveau élevé en France, et que des agressions ont aussi eu lieu dernièrement dans plusieurs villes.
Continuer d’exiger des réactions des autorités !
Les condamnations de principe, les messages de soutien ne suffisent pas !
À Paris, la Prefecture de Police a préféré protéger l’ambassade de Russie et refouler les manifestantEs à quelques centaines de mètres.
À deux semaines des présidentielles, certainEs candidatEs ont tenu à rappeler leurs propositions à cette occasion, d’autres se sont muréEs dans le silence, et c’est d’autant moins étonnant que leurs accointances avec la Russie de Poutine sont fortes. Il s’agit de Fillon et de Le Pen tout particulièrement. Et si certains de leurs soutiens ont réagi, leur volonté de revenir sur les lois des dernières années fait de ces quelques lignes de soutien une imposture. Nous n’en sommes pas dupes !
Dans l’ensemble, ces réactions ne nous satisfont pas, elles doivent être amplifiées pour que des enquêtes soient ouvertes, mais aussi pour que les candidatEs fassent durant leur mandat reculer les LGBTIphobies, ainsi que la sérophobie vécue comme une double peine pour beaucoup d’entre nous !
De la colère et de l’indignation aux solidarités concrètes !
En savoir plus, avoir plus de témoignages, des confirmations des exactions commises ne suffit pas ! Nous pouvons faire passer de ces manifestations de solidarité à des actions concrètes si nous exigeons et obtenons :
- une facilitation de l’accueil de migrantEs et de réfugiéEs LGBTI et/ou séropositifs en France, à la fois sous l’angle de l’accès aux titres de séjour, mais aussi à la protection sociale, à l’emploi, au logement,
- et une plus grande liberté de circulation et d’installation.
C’est aussi dans ces directions, incluant la lutte contre la sérophobie, que nous devons agir au quotidien ! C’est le travail des associations, notamment, qui y contribue, qui doit être soutenu. Des moyens pour les associations, mais aussi une politique d’incitation au bénévolat, et des moyens et une disponibilité renforcée pour les interlocuteurs !
Que ce soit pour recueillir, aider, orienter les victimes de LGBTIphobies ou pour assurer l’accès aux droits, aux soins, à l’emploi, au logement, à l’éducation, de tous, voilà ce à quoi doivent s’engager les candidatEs.
Voilà ce à quoi doit s’engager la Maire de Paris.
Voilà ce à quoi le prochain quinquennat doit être consacré.
Pour Act Up-Paris, cette date n’est pas choisie au hasard. Le 21 avril 2013, nous avions déjà appelé à manifester pour l’égalité et contre les LGBTIphobies. Et la date, que nous nous réapproprions dans la rue, appelle, depuis 2002, à combattre l’extrême-droite, dont les accointances avec les responsables de la situation en Tchétchénie sont manifestes.
Quelques images de la manifestation : https://www.youtube.com/watch?v=YXrYgpGHZi8