Ce 17 mai marquait la journée internationale de lutte contre les LGBTIphobies.
Act Up-Paris est une association qui lutte contre les LGBTIphobies, Act Up-Paris est une association qui lutte contre le sida : surtout, nous sommes une association qui mène ces deux combats conjointement, parce qu’il ne peut en être autrement.
Discriminations, violences, barrières législatives, règlementaires, juridiques ou dans les pratiques se renforcent mutuellement pour faire obstacle à l’accès des lesbiennes, des gays, des biEs, des trans, des intersexes, à la prévention, au dépistage, aux soins, aux traitements, à la protection sociale, et entraînent des prises de risques et des contaminations au VIH, aux hépatites et aux autres IST, en France comme partout dans le monde. D’autre part, une prévention et une médecine hétérosexiste, cissexiste, aussi bien dotée soit-elle, est inefficace sinon contreproductive.
Des études menées dans plusieurs pays d’Europe ont montré le lien entre ces séries de discriminations et les dynamiques de l’épidémie. Nous le constatons encore quand nous voyons la faiblesse des investissements en Estonie par exemple ! La seule association représentant les Personnes Vivant avec le VIH en Estonie s’est trouvée coupée de ses principaux financements en 2016. Le pays est un des plus touchés de l’Union Européenne par le VIH/sida. Les coupes raides de l’état estonien, sur fond d’homophobie, de transphobie, de discrimination envers les usagers de drogues, nourrissent l’épidémie. Nos amis du [Soprus project] ont décidé de réagir et collectent alors des préservatifs depuis la France pour l’Estonie. Aidons-les !
https://www.lepotcommun.fr/pot/47tyx5zg
Mois après mois, les témoignages de violences LGBTIphobes s’accumulent. En France, dans le monde, et notamment, ces dernières semaines, en Tchétchénie.
En France, les témoignages de violences et de discriminations rapportées auprès de SOS Homophobie ont fortement augmenté en 2016. Si les prises de positions contre nos droits pendant les débats de la campagne présidentielle sont en partie responsable de ce constat, il faut souligner la banalisation des violences LGBTIphobes propagée dans certains médias, à commencer par Touche Pas A Mon Poste et son animateur, Cyril Hanouna. Son dernier canular nous rappelle les méthodes des casseurs de pédés sur les réseaux de rencontre et à l’étranger, dans les pays criminalisant l’homosexualité, celle des autorités policières et judiciaires piégeant les homosexuels. Aucune association de défense des LGBTI ne doit minimiser la gravité des agissements d’Hanouna.
Au regard de ce qui se passe en Tchétchénie, les réactions internationales, de molle condamnation ne sont pas suffisantes. Et toute la fermeté et les sanctions du monde n’y suffiront pas. Face à l’urgence de la situation, il est indispensable d’ouvrir les frontières : nous nous rassemblons une nouvelle fois aujourd’hui, pour demander une facilitation de la procédure de demande d’asile pour les LGBTI victimes de persécution, et plus largement pour un accueil des migrantEs digne de ce nom, qui ne soit pas le vernis donné à une politique de fermeture, de répression, de privations de droits, de libertés, de ressources, d’entraves à la solidarité.
C’est une lutte de longue haleine que de l’obtenir durablement, mais déterminéEs nous la menons : ce n’est qu’ainsi que des droits nous ont été accordés, que nous avons fait valoir nos vies, et que nous continuerons de le faire.
Pour cela, à l’accueil des réfugiéEs s’ajoutent la PMA pour touTEs ; les droits des trans et des intersexes, et notamment le changement d’état-civil fondé sur l’autodétermination, gratuit et en mairie ; l’information, la sensibilisation chez les plus jeunes ; l’attention à la situation des seniors LGBTI ; l’accès de touTEs, jeunes et seniors inclus, à la prévention, à l’IVG, à la contraception…
Sans oublier la lutte pour toutes les conditions qui permettent d’en bénéficier : l’accès à l’emploi, à la protection sociale, le renforcement des services publics, le refus de l’ultralibéralisme et du sécuritaire.
De l’IDABLHOTI aux marches des fiertés, du calendrier des mobilisations des LGBTI aux mobilisations sociales et syndicales, nous devons nous faire entendre !