Histoire naturelle de l’infection anale par les papillomavirus humains (HPV) et des pathologies associées chez des hommes porteurs du VIH ayant des rapports sexuels avec des hommes : vers une prévention du cancer de l’anus.
Lettre d’information
Etat d’avancement : L’étude a débuté en 2014, inclusions jusqu’en juin 2016. 513 hommes participent dans 6 centres en France. Leur suivi est prévu jusqu’à fin juin 2018.
Déroulement de l’étude : Dès l’inclusion, les symptômes proctologiques sont présents chez 13 % des participants (saignements, démangeaisons, douleur, masse anale ou écoulement). L’examen clinique est anormal dans 23℅ des cas avec essentiellement des condylomes. Aucun cancer anal n’a été diagnostiqué. L’âge moyen est de 51 ans (de 35 à 85 ans). Les participants vivent avec le vih depuis environ 15 ans et leur charge virale est en général indétectable (81%). La durée du suivi sera au minimum de 24 mois, ce qui permettra de décrire, grâce au suivi régulier des lésions, leur histoire naturelle et des facteurs prédictifs éventuels de persistance ou de régression.
Informations importantes : un consentement de prolongation de suivi sera présenté aux participants, avec les mêmes modalités jusqu’en juin 2018. En cas de refus le suivi sera défini avec votre proctologue.
Les premiers résultats : L’anuscopie à haute résolution a permis d’identifier 52 lésions de haut grade, c’est-à-dire les plus susceptibles de se transformer en cancer, chez 41 participants, nécessitant un suivi semestriel. Une lésion de haut grade a été détectée chez 12℅ des participants, en combinant l’analyse des frottis et des prélèvements lors de l’anuscopie de haute résolution. Un HPV (Papillomavirus humain) dit à haut risque a été retrouvé chez 70% des participants ainsi qu’une infection par un HPV de type 16 lequel est le plus souvent retrouvé dans les cancers de l’anus.
Prochaines étapes : Le suivi régulier des lésions permettra de décrire leur histoire naturelle et d’éventuels facteurs prédictifs de persistance ou de régression. Un suivi jusqu’en juin 2018 sera possible (financement accordé par l’ANRS).
L’ensemble des résultats et la réalisation d’un premier bilan est prévue d’ici 18 à 24 mois. Ces premiers résultats ont été présentés en novembre 2016 à San Francisco, en Afrique du Sud en février 2017 et en mars 2017 aux Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive à Paris.