http://www.kff.org/global-health-policy/press-release/kaiserunaids-study-finds-donor-government-funding-for-hiv-declined-by-7-in-2016-falling-to-lowest-level-since-2010/]].
La France, qui pouvait s’enorgueillir d’avoir porté haut cette lutte, se désengage ces dernières années à coups de petits calculs comptables : retards de paiement de sa contribution au Fonds mondial[[Fin 2016, sur les 80 millions manquants fin 2016 pour honorer la contribution française au Fonds mondial pour le cycle 2014-2016, seuls 25 millions étaient budgétés pour rattrapage au budget 2017, soit une dette de 55 millions d’euros : http://www.liberation.fr/debats/2016/12/01/sida-et-pandemies-la-france-ne-doit-pas-reculer_1532057]], réduction de sa contribution à UNITAID[[La contribution française à UNITAID était de 110 millions d’euros annuels 2012, contre 95 millions d’euros en 2016.]], et aujourd’hui une coupe de 158 millions d’euros dans l’aide publique au développement pour 2017[[Baisse de 158 millions d’euros de l’aide publique au développement française en 2017, publiée le 20 juillet 2017 au Journal officiel (décret 2017-1182).]], en contradiction avec les promesses du candidat Emmanuel Macron.
L’absence du nouveau Président français à cette conférence majeure sonne comme une marque de mépris pour la lutte menée depuis 30 ans par notre pays contre une pandémie qui a déjà tué plus de 35 millions de personnes. Une lutte qui avait vu l’implication personnelle de Présidents de la République et leaders politiques français de droite comme de gauche. Ce désengagement de la France, engagé par François Hollande et poursuivi par Emmanuel Macron, est aujourd’hui comparable à celui de Donald Trump. Il aura des conséquences dramatiques sur la vie des 17 millions de personnes séropositives en attente d’un traitement. Il repoussera sine die la perspective d’un monde débarrassé du VIH.
Monsieur le Président, tout cela n’est peut-être qu’un affreux malentendu. Il n’est pas trop tard pour vous engager et dévoiler vos ambitions pour vaincre le VIH. La conférence de Paris se termine mercredi 26 juillet. Nous sommes là, nous vous attendons.
Communiqué de presse – Paris, le 23 juillet – Act Up-Paris, AIDES, Coalition Plus
Alors que des milliers de chercheurs et d’activistes venus de toute la planète se réunissent à Paris jusqu’au 26 juillet pour la conférence scientifique mondiale sur le VIH/sida, le Président français a choisi de déserter. Une absence remarquée qui alimente nos craintes sur l’engagement de la France pour mettre fin à la pandémie du VIH/sida.
Le 17 juillet 2003, le Président Jacques Chirac montait à la tribune de la conférence de l’IAS (International AIDS Society), à Paris, devant 5000 conférenciers du monde entier, dont Nelson Mandela, pour y lancer un « appel solennel aux gouvernements des pays donateurs du monde entier pour qu’ils fassent preuve, malgré les difficultés budgétaires, de plus de générosité ». Le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme venait d’être créé, et la France en était la locomotive.
Quatorze ans plus tard, la même conférence est de retour à Paris. Et les efforts en faveur du Fonds mondial, mais aussi d’UNITAID, commencent à porter leurs fruits. La barre symbolique des 50% de personnes ayant accès à un traitement a été franchie cette année, et le taux de décès a été divisé par deux depuis le pic de 2005. Une avancée qui reste fragile : 17 millions de personnes n’ont toujours pas accès à un traitement, et une personne décède du sida toutes les trente secondes dans le monde.
Cette moitié de chemin parcourue, nous la devons à la mobilisation des populations-clés, aux innovations thérapeutiques, et aux programmes de prévention. Mais pour les rendre accessibles à toutes et tous, il faut des moyens financiers. Or cette année, les contributions des pays les plus riches à la lutte mondiale contre le VIH/sida ont atteint leur niveau le plus bas depuis 2010[[Les contributions financières des pays les plus riches à la lutte mondiale contre le sida ont baissé en 2016 pour la 2e année de suite, et atteint leur niveau le plus bas depuis 2010 :