38 associations parmi les 70 soutenues par Sidaction aujourd’hui en France voient leurs actions de prévention du VIH et d’accompagnement des personnes séropositives menacées par la remise en cause brutale du dispositif des contrats aidés.
Cette mesure tombe comme un couperet pour certaines de ces associations qui pourraient fermer leurs portes d’ici à la fin de l’année si les contrats en cours n’étaient pas renouvelés. S’interrompraient alors des actions de prévention auprès des jeunes, auprès de travailleuses du sexe déjà fragilisées par leurs conditions de travail, des activités d’accompagnement social et psychologique auprès de personnes vivant avec le VIH et en situation de grande précarité sociale et économique.
Nombre de ces postes sont occupés par des personnes faisant partie des populations et des communautés auxquelles elles s’adressent dans leur travail au quotidien. Certaines d’entre elles ont bénéficié, dans les moments les plus difficiles de leur vie, des services proposés par l’association pour lesquelles elles travaillent aujourd’hui. A leur tour, grâce à ces contrats aidés, elles deviennent des acteurs de la lutte contre le sida, délivrent des messages de prévention auprès de populations très touchées par le VIH, leur proposent des tests de dépistage, les orientent et les accompagnent tout au long de leur parcours de soins.
En plus de leur utilité sociale, ces emplois sont un tremplin pour la plupart de ces personnes en termes d’insertion, tant sociale que professionnelle. De nombreux salariés travaillant aujourd’hui dans ces associations ont eux-mêmes, par le passé, bénéficié, quelque soit leur âge, de ce type de contrat aidé.
Plutôt que de le remplacer, il serait utile de renforcer ce dispositif par des temps de formation en alternance, confortant ainsi l’évolution professionnelle de ces personnes tout en renforçant la qualité de leurs actions au sein des associations qui les emploient.
Au-delà de leur impact direct sur la trajectoire personnelle et professionnelle des personnes, ces contrats aidés sont également, pour une grande partie des associations, un moyen de poursuivre leurs actions de prévention du VIH et d’accompagnement des personnes séropositives. Comme dans de nombreux autres domaines relevant de la santé, du soutien social, du handicap, de l’éducation ou de la prévention, les associations de lutte contre le sida sont l’un des piliers du système sanitaire et social en France. Elles favorisent un égal accès à la santé pour tous et toutes, notamment pour les personnes les plus démunies.
Alors qu’elles démontrent une réelle capacité d’innovation, un dynamisme et une constante adaptation à l’évolution des enjeux de la lutte contre le sida, ces associations sont aujourd’hui menacées, et ceci, malgré le soutien de Sidaction qui n’est pas en mesure de compenser les baisses successives de subventions publiques.
Sidaction et les associations signataires déplorent la remise en cause brutale de ce dispositif de contrats aidés qui est un nouveau coup dur porté aux acteurs associatifs qui se battent au quotidien, à l’heure où 6 000 personnes découvrent encore leur séropositivité chaque année en France.