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La politique migratoire menée par le gouvernement frappe en premier lieu ceLLEux qui sont les plus vulnérables. Devant la situation affreuse dans laquelle se trouvent de nombreuxSES mineurEs non accompagnéEs, nous voulons dire notre horreur et notre indignation.

Comme l’ont observé plusieurs associations, la Porte de la Chapelle est devenue depuis plusieurs mois le théâtre d’une situation ignominieuse pour les enfants migrantEs. Ciblant délibérément ceux qui sont sans abri, des pédocriminels profitent de la vulnérabilité d’enfants pour commettre des abus sexuels, parfois en l’échange d’argent ou d’un toit pour la nuit.

Pour beaucoup de ces enfants, il est difficile de dire non, tant la prostitution et le travail forcés sont les seuls moyens de survie dont ils disposent. Compte tenu de la situation d’absolue nécessité dans laquelle iEls se trouvent, iEls peuvent éprouver des difficultés à identifier le travail forcé auxquels iEls sont soumis comme une violation de leurs droits, et par conséquent se considérer comme des victimes. [1]

Face à ces crimes, la seule réponse répressive constitue une impasse. Pour une victime identifiée, combien d’histoires passées sous silence parce que les victimes ne porteront jamais plainte ?

Aux difficultés liées à l’exil et, parfois, à l’absence des parents, viennent s’ajouter les entraves à obtenir des papiers, et la clandestinité à laquelle celles-ci les obligent ; la précarité socio-économique, le manque d’accès aux soins, les discriminations : autant de facteurs qui accroissent la vulnérabilité de ces enfants face aux agresseurs, et pour lesquels la responsabilité de l’Etat est directement engagée.

Neutraliser les auteurs d’abus est nécessaire mais ne suffira pas. La solution la plus efficace pour aider ces enfants est d’agir sur la précarité et l’exclusion, de manière à mettre en place les conditions pour qu’ils ne soient plus à la merci des pédocriminels. De trop nombreuxSES mineurEs non accompagnéEs sont contraintEs de se cacher, ce qui aggrave leur vulnérabilité face aux agresseurs. La priorité devrait être de régulariser leurs situations mais également de leur offrir un logement et les moyens de subsistance leur permettant de mener une vie décente. Ces enfants doivent être reconnus comme tels, afin de pouvoir bénéficier des services et de l’assistance auxquels leur âge leur donne droit.

Aujourd’hui, l’administration impose des contrôles d’âge pour toutE mineurE demandant sa protection, et ne l’accorde que de façon exceptionnelle. Cette situation est inacceptable. Il y a clairement une responsabilité de l’Etat dans le drame que vivent les jeunes migrantEs, rien n’étant fait pour protéger ces enfants en dépit des engagements internationaux pris par la France.

Par sa non politique d’accueil, sinon sa politique hostile aux migrantEs, la France se rend complice de l’exploitation sexuelle des jeunes migrantEs, et prive ces dernierEs de l’enfance à laquelle ilELLEs ont droit.

Par leurs politiques migratoires successives, hier Sarkozy, Hollande et Valls, aujourd’hui Collomb et Macron font la courte échelle aux violeurs et aux trafiquants d’êtres humains.

Act Up Paris exige :

  • la prise en charge de l’ensemble des mineurEs isoléEs
  • un changement de politique migratoire du gouvernement français et l’adoption d’une véritable politique d’accueil

Collomb, Macron, Migrants

Notes :

[1] A cet égard, il est impropre d’amalgamer la situation de ces enfants au travail du sexe, dans la mesure où aucun enfant ne saurait consentir à son exploitation.