Le 22 janvier dernier, Act Up-Paris faisait parti d’une délégation d’associations pour présenter
devant le Conseil Constitutionnel une question prioritaire de constitutionalité à l’encontre du 9 e bis de
l’article 131-16, de l’article 225-12-1, du 9 e du paragraphe I de l’article 225-20 et de l’article 611-1 de la
loi de pénalisation des clients. Aujourd’hui nous continuons notre combat aux cotés de Médecin du
Monde en déposant un recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH).
Chaque jour, des travailleur.euse.s du sexe sont en danger de mort à cause d’un système
patriarcal, profondément violent et répressif qui les expose aux contaminations et aux violences
policières. Si ce travail est pour beaucoup un choix économique auquel beaucoup de jeunes précaires
ont recours, il est avant tout une nécessité pour vivre. Or le gouvernement Macron mais aussi des
représentantEs politiques et des associations abolitionnistes utilisent des arguments purement
idéologiques pour stigmatiser, attaquer et éloigner les travailleur.euse.s du sexe des structures de soins
et de prévention. Par cette attitude criminelle, ils sont complices du SIDA !
Nous pointons également la responsabilité de la mairie de Paris et de la Préfecture de Police qui
préfèrent dégager les travailleur.euse.s du sexe dans des endroits éloignés, reculés ou isolés, au lieu de
permettre aux associations de santé communautaires de faire des maraudes et des dépistages avec
des moyens financiers plus conséquents. Le tout répressif ne fera jamais baisser la courbe des
contaminations et contribue à renforcer la précarité et la vulnérabilité des travailleur.euse.s du sexe.
Act Up-Paris est en colère face au désengagement de l’Etat sur les questions de santé sexuelle et face
à l’invisibilisation du travail du sexe dans les politiques de santé publique, de réduction des risques ainsi
que dans les données épidémiologiques.
Act Up-Paris exige :
- L’abrogation de la loi de pénalisation des clients d’avril 2016,
- La régularisation de toutEs les travailleur.euses. du sexe migrantEs en situation irrégulière présentEs
sur le territoire français, - La reconnaissance du travail du sexe sous toutes ses formes dans le droit commun,
- L’arrêt de toutes persécutions, harcèlements et violences policières faites à l’encontre des
travailleur.euse.s du sexe, - L’abrogation des arrêtés préfectoraux et municipaux anti-camionnette, le délit de racolage passif et de
tout autre arrêté relatif à la « prostitution » sur la voie publique, - Une meilleure prise en charge et considération par les pouvoirs publiques des plaintes déposées par
les travailleur.euse.s du sexe à l’égard de leurs agresseurs, - La mise en place de campagnes de prévention ciblées auprès des travailleur.eus.s du sexe,
- Une hausse des contributions/budgets alloués aux associations de santé communautaires présentes
sur le terrain auprès des travailleurs.euse.s du sexe.
Séropos, trans, pédés, biEs, gouines, inters, putes, toxs et sans-papiers : solidarité !
Contact presse : ca@actupparis.org