Après plusieurs semaines de plaidoyer associatif, ça bouge enfin … mais pas assez vite !

L’objectif de l’expérimentation en pharmacie d’officine est de tester la faisabilité logistique d’une vaccination contre le virus Monkeypox par les professionnels de ville, compte tenu de l’urgence (cf alerte de l’OMS) et de la spécificité logistique associée au vaccin IMVANEX©.

Pour rappel, les publics ciblés par cette vaccination identifiés par la HAS dans son avis du 7 juillet 2022 relatif à la vaccination contre le virus Monkeypox en préexposition sont :

  • les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HsH), gays, bi et multipartenaires
  • les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples
  • les travailleurs et travailleuses du sexe
  • les professionnels des lieux de consommation sexuelle (quel que soit le statut de ces lieux)

Les personnes contacts à risque d’un cas confirmé de Monkeypox sont également éligibles dans le cadre de cette expérimentation.

Où puis-je aller ?

Les ARS IDF, HDF et PACA, qui pilotent l’expérimentation en lien avec la DGS, ont sélectionné 1 ou 2 pharmacies par région pour une première durée d’observation de 15 jours à compter du 10 août. Les officines retenues sont les suivantes :

  • Pharmacie APRIUM de la gare (Lille)
  • Pharmacie GRANDE PHARMACIE de Tassigny (Fréjus)
  • Pharmacie Lodi Lacarelle (Marseille)
  • Pharmacie Saint-Maur-Oberkampf (Paris 11ème)
  • Pharmacie du Village (Paris 4ème)

Les officines sélectionnées dans le cadre de cette expérimentation devront justifier d’un dispositif de prise de rendez-vous efficace et visible pour le plus grand nombre de personnes.

Les pharmaciens pourront facturer la prescription et l’administration du vaccin 9,61€, entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie.

Et ensuite ?

La vaccination en pharmacie doit être déployée sans attendre. Il est nécessaire que les collectivités territoriales se mobilisent pour organiser des opérations de vaccination flash sans rendez-vous comme cela a été le cas à Lille. Nous insistons aussi sur le rôle des ARS qui doivent faciliter un tel dispositif sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultra-marin, en plus des hôpitaux et des CeGIDD.

Pour garder le contrôle sur l’épidémie, toutes les personnes cibles doivent être vaccinées pour la fin de l’été le 23 septembre, ou dans les six prochaines semaines. Si l’on prend en compte seulement le chiffre de 250 000 personnes éligibles, dont 38 002 sont déjà vaccinées au 15 août, cela représente 211 998 personnes. Il faut donc vacciner au moins 37 000 personnes par semaine. Aujourd’hui, en France, ce sont environ 15 000 personnes par semaine qui sont vaccinées, nous sommes très loin du compte. Surtout, ce chiffre prend en compte les seuls HSH, qui ne constituent pas l’unique groupe éligible. Les femmes partenaires d’HsH et les clients du TDS doivent être également inclus.

 

D’autre part, Act Up-Paris exige une stratégie vaccinale et de réduction des risques contre la variole du singe qui soit coordonnée, accessible et simplifiée pour les personnes exposées, et qui prend en compte :

  1. l’accès au vaccin sur tout le territoire métropolitain et ultra-marin, y compris en zone rurale
  2. une campagne d’information co-construite avec les associations de santé communautaire et les personnes touchées par le virus
  3. un calendrier précis et chiffré pour la campagne de vaccination ainsi que l’ouverture immédiate à la vaccination pour les femmes partenaires d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les clients du TDS
  4. des données régulièrement actualisées sur la progression de la vaccination en France via un opendata
  5. l’autorisation pour les médecins de ville et les pharmaciens de vacciner
  6. le contact tracing des personnes à chaque déclaration de cas
  7. le déploiement d’aller-vers les personnes exposées et exclues de l’accès au soin notamment les personnes en situation de précarité et de grande vulnérabilité, telles que les personnes sans-papiers sur le territoire métropolitain et ultra-marin, les personnes migrantes et les travailleur.se.s du sexe
  8. la transparence sur les stocks de vaccins pour garantir les différents schémas vaccinaux, de la première à la troisième dose selon les personnes
  9. des moyens conséquents, humains et logistiques, pour les services de soins et les lieux de santé communautaire
  10. le remboursement à 100% des tests de dépistage en laboratoire et en hôpitaux, pour toutes et tous, avec ou sans couverture médicale
  11. la suppression du délai de carence
  12. une indemnisation pour les personnes en situation de grande précarité afin qu’elles puissent s’isoler et réduire les risques de transmission
  13. un accès à des dispositifs d’hébergements pour que les personnes sans domicile puissent s’isoler

 

Ressources :

https://www.iledefrance.ars.sante.fr/variole-du-singe-quel-plan-de-lutte-regional

https://www.sexosafe.fr/Variole-du-singe