Le 6 février 2023 – En décembre 2022, nous, associations communautaires et de santé, apprenions que la présidence du groupe d’étude sur la prostitution était dévolue au Rassemblement national. Nous sommes résolument antifascistes et opposéEs à la présidence par le Rassemblement national de ce groupe d’étude et appelons de nos vœux que d’autres députés-es puissent rejoindre ce groupe.
En effet, le RN n’est pas connu pour avoir un positionnement clair sur le travail sexuel. Mais celui sur l’immigration et les discriminations envers les étrangers-ères est connu de toutes et tous.
Plutôt opposée à la pénalisation des clients, Marine Le Pen déclarait vouloir renvoyer chez elles les “prostituées repenties”. Ce type de formule à l’emporte-pièce illustre bien la méconnaissance du sujet par le parti, la conception fort simpliste qu’il en a. Le sujet du travail sexuel pour le Rassemblement national se réglerait encore et toujours par l’expulsion de personnes non-françaises, solution récurrente à toutes les questions de notre société.
Toujours en pôle position pour garantir le rejet des personnes étrangères, le Rassemblement national propose en outre la suppression de l’Aide Médicale de l’Etat, la restriction des aides sociales aux seuls-es FrançaisEs et toujours plus de priorité nationale.
Ce n’est pas notre vision de la société. Nous nous battons pour un accès juste et égal de touTEs aux droits et à la santé, quelle que soit leur activité mais également quelles que soient leur nationalité et leur situation au regard du séjour en France.
Parce que la santé de touTEs est une question de santé publique, nous ne pouvons pas laisser la place au Rassemblement national sur la question du travail sexuel, qui dépasse de loin la question de la pénalisation directe ou indirecte qui en est faite en France.
La vision victimiste des travailleurs et travailleuses du sexe (et passablement réglementariste) conjuguée à l’approche résolument anti-migrantEs portées par le RN ne peut que contribuer à la fin des quelques droits humains auxquels les TDS ont encore accès.
Parce que la question du travail sexuel est un sujet sérieux et pour lequel une approche globale doit être promue, il ne peut être question de la laisser à un parti qui a sur l’ensemble des sujets une courte-vue qui se résume à la lutte contre les migrations à tout prix.
De la même manière que le travail sexuel ne peut être traité seulement sous l’angle des droits des femmes mais dans une approche inter-ministérielle, il ne doit pas être traité de manière partisane et dogmatique.
Pour un cadre juridique adapté aux besoins de touTEs les personnes exerçant le travail sexuel, quelle que soit leur situation, il est indispensable de les associer à l’élaboration des politiques publiques qui les concernent. C’est la raison pour laquelle, nous demandons que des responsables politiques puissent rejoindre ce groupe d’études pour que les TDS ne soient pas les premiers-ères sacrifiés-es par le projet de société porté par le RN.
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