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En cette Journée des orphelins du sida, le constat est amer : on compte depuis le début de l’épidémie 36 millions de morts du sida et au moins 136 millions d’orphelins, sans oublier toutes les familles encore plus nombreuses dont la vie est marquée par la maladie.
Ce bilan ne cesse de s’alourdir, un million de personnes décédant encore chaque année de causes liées au sida, faute d’accès aux traitements antirétroviraux hautement efficaces qui leur permettraient pourtant d’atteindre une espérance et une qualité de vie équivalentes à celles des personnes séronégatives.

Évoquer les orphelins du sida nous oblige à nous attarder sur la situation particulièrement préoccupante des enfants séropositifs, notamment dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre où l’épidémie connaît un dynamisme nouveau et où la couverture de traitement antirétroviral pédiatrique est la plus faible au monde, huit enfants sur dix n’ayant pas accès aux traitements.

Face à l’hécatombe, force est de constater que le gouvernement français ne semble pas avoir pris la mesure de la situation, malgré la promesse faite par Macron de maintenir la participation financière de la France à la lutte contre le sida à un niveau stable, comme s’en étaient émus il y a quelques mois le Sidaction, Coalition Plus et de nombreuses autres associations.

Absence remarquée à l’IAS, vacance du poste d’ambassadeur chargé de la lutte contre le sida et les maladies transmissibles, diminution de la dotation française à Unitaid : avec Macron, tous les feux sont au rouge et l’horizon de la fin du sida s’éloigne de jour en jour.
Cet objectif est pourtant à portée de main, et il ne tient qu’à la volonté politique de la communauté internationale d’apporter les financements nécessaires et notamment les 7 milliards de dollars supplémentaires qui permettront d’atteindre la cible de 30 millions de personnes sous traitement en 2020, et d’interrompre la transmission du virus à l’horizon 2030.

Dans un an se tiendra la Conférence de refinancement du Fonds mondial, qui déterminera le montant alloué aux projets de lutte contre le sida pour le cycle courant de 2020 à 2021 : la France, qui assurera à cette date la présidence du G7, doit envoyer un signal fort de son engagement pour un monde sans sida en accueillant la conférence et en accroissant sa participation financière au Fonds. Il en va de la capacité du Fonds à s’adapter aux besoins des pays requérants, comme c’était sa vocation au moment de son lancement, et de garantir l’accès universel aux traitements antirétroviraux de manière à bénéficier des effets préventifs de la mise sous traitement et sauver des millions de vies.

Assez des promesses : nous appelons Emmanuel Macron à passer aux actes.

Act Up-Paris exige :

  • Que la France accroisse sa contribution aux financements internationaux dans la lutte contre le sida, et en particulier maintienne sa participation au Fonds mondial pour que celui-ci puisse remplir la mission qu’il s’est assignée à sa création de répondre aux besoins des pays en matière de lutte contre le sida.
  • Que la France accueille la Conférence trisannuelle de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida et marque ainsi sa volonté politique forte d’atteindre les objectifs fixés par l’ONUSIDA pour la fin de l’épidémie à l’horizon 2030.