Il y a 45 ans, le 12 septembre 1978, lors de la Conférence internationale sur les soins de santé primaires organisée par l’OMS, la santé devenait un droit humain fondamental au travers de la déclaration d’Alma-Ata. Cette dernière souligne l’importance pour l’ensemble des populations d’avoir accès à des soins gratuits. La définition de la santé, le concept même de santé publique naitront avec cette déclaration au travers de plusieurs axes la nécessité de développer des centres de soins gratuits, de favoriser une médecine préventive, faire le lien entre le développement et la santé. 134 Etats participeront et signeront cette déclaration.
Permettre à toutes les populations d’avoir accès à des soins de santé primaires de qualité et gratuits et à l’aune de l’an 2000 ce n’était pas une utopie. Elle sera réaffirmée le 21 novembre 1986 avec la charte d’Ottawa qui met en avant la promotion de la santé en pleine épidémie de sida.
45 ans plus tard, que reste-t-il ? Toujours plus d’inégalités d’accès aux soins et à la santé, la privatisation de notre système de santé avec des mutuelles qui augmentent et offrent de moins en moins de garanties, une augmentation des renoncements aux soins faute de moyens, mais aussi des refus de soins parce que les personnes n’ont pas de papiers, parce que des médecins refusent la C2S, à cause des discriminations LGBTIphobes, putophobes, sérophobes. Récemment le gouvernement a annoncé que les franchises sur les médicaments vont augmenter et ce sont encore les personnes malades qui vont payer. La tarification à l’acte avec le déploiement de la chirurgie ambulatoire a amené une augmentation considérable des consultations privées à l’hôpital public et des délais d’attente sont longs pour des consultations de spécialistes sauf si la personne de quoi payer une consultation à 100€. Cette politique du fast Track est au détriment des populations les plus fragiles et précaires. On ne parle plus de patientèle mais de clientèle, la santé n’est pas une marchandise. La dématérialisation entrave l’accès aux droits de santé, la mise en œuvre de l’espace santé numérique questionne sur la sécurisation des données de santé des patientEs.
Il n’y a jamais eu autant de médicaments en rupture d’approvisionnement, de fabrication, depuis la crise sanitaire Covid parce que les labos font la loi, l’exemple est flagrant sur le fait que depuis le 1er janvier 2018 la loi a acté 11 vaccins obligatoires c’est-à-dire 8 de plus que ce qui existait à la base. Les labos fixent leur prix et nous continuons de subir alors qu’une véritable politique publique du médicament est possible. Des ruptures de Doliprane, de Fungizone, une augmentation par les labos du prix de l’Amoxicilline récemment aussi.
L’hôpital public meurt et notre santé est en danger. Toutes les politiques du non-recours aux soins, du non-recours aux droits sont des foutaises parce que l’état ne finance plus la santé publique ni l’action sociale et la loi Bachelot a tué l’hôpital public. Puis, que dire de l’accès universel aux traitements ? Beaucoup n’ont pas accès aux trithérapies dans le monde. On meurt toujours du sida et beaucoup d’enfants. Se soigner, avoir une bonne observance, nécessite de bonnes conditions de vie et là aussi l’Etat laisse crever femmes et enfants à la rue avec et ou sans papiers.
La santé est un droit fondamental pour touTEs et les annonces du gouvernement sur les franchises la suppression de l’AME au profit d’une aide médicale d’urgence vont aggraver la situation et mettre en danger les populations les plus vulnérables.
Défendons l’hôpital public, l’accès aux soins pour touTEs de qualité et gratuits !
La complémentaire gratuite pour touTEs ainsi que pour les étrangerEs des droits ouverts à la C2S de suite. Le droit au séjour pour soins pour touTEs les étrangerEs demandant un titre de séjour pour soins.