Entre le droit des brevets et le droit à la santé, il faut désormais choisir.
Aujourd’hui, les pays du Sud ont la capacité de fabriquer des copies d’antirétroviraux à des prix largement inférieurs à ceux dictés par les grands laboratoires. Le Brésil, la Thaïlande, l’Inde en font la preuve. Parce que les accords internationaux sur le commerce autorisent des exceptions, ils peuvent, en théorie, développer une production et une exportation de masse : seule alternative pour permettre l’adéquation entre le prix des médicaments et la capacité de paiement des pays.
Pourtant, les multinationales pharmaceutiques usent de tous les moyens à leur disposition pour contrecarrer ces productions nationales et interdire la distribution de copies dans les pays pauvres. En toute impunité, ils détournent les lois et imposent la leur. Et de fait, les exceptions au droit des brevets sont inexploitables, là où elles devraient pourtant être la règle. Ainsi, les grands laboratoires pharmaceutiques condamnent à mort 9 malades sur 10.
La propriété intellectuelle devrait permettre que l’exploitation commerciale des produits pharmaceutiques alimente un réinvestissement dans la recherche et assure l’accès du plus grand nombre aux innovations de la santé. Pourtant, les brevets ne garantissent qu’une chose : les profits d’une poignée de multinationales bénéficiant d’un monopole de 20 ans sur l’exploitation des médicaments, tandis qu’ils en restreignent l’accès aux seuls malades solvables.
Pour lutter contre le sida, il n’y a donc qu’une solution : abolir la propriété intellectuelle partout où elle tue.