Les faits
La campagne de prévention du VIH/sida prévue pour juillet 2001 a été censurée par Lionel JOSPIN et son administration, le Service d’Information du Gouvernement (SIG), sous les pressions de la ministre déléguée a la famille et à l’enfance, Ségolène ROYAL. Cette campagne aurait le tort, selon eux, de présenter sous un jour trop cru diverses sexualités. Bernard KOUCHNER, ministre délégué a la santé, et son administration, la Direction Générale de la Santé n ont pas pu ou voulu défendre leur campagne. Cette décision a évidemment été prise sans consulter les associations.
Ce n’est pas le premier acte de censure de ce gouvernement – en 1998, Lionel JOSPIN avait interdit la publication dans la presse d un message de prévention a destination des gays. Une photo représentait deux hommes s’embrassant. Une légende rappelait la nécessité de se protéger. «Prosélytisme homosexuel», avait affirmé Lionel JOSPIN pour justifier la censure. Cette campagne devait paraître le jour de la Gay Pride. A l’époque déjà, B. KOUCHNER n’avait rien fait.
Début 1998, Ségolène ROYAL s’était opposée a la diffusion d’une publication de prévention dans les écoles et les collèges, sous prétexte d’«incitation a la débauche».
Un puritanisme criminel
Aujourd’hui, l’épidémie reprend chez les homosexuels ; elle explose chez les hétérosexuels, notamment les femmes ou les migrants. Act Up-Paris manifestera à la Gay Pride pour le rappeler.
Mais le gouvernement refuse toujours d’adopter une véritable politique de prévention et de remobiliser le grand public contre le sida. L. JOSPIN et S. ROYAL préfèrent laisser parler leurs préjugés puritains, et refusent de parler de sexe. Ce puritanisme est totalement déplacé et criminel. Lionel JOSPIN ne supporte pas qu’un spot de prévention sida mette en scène des relations sexuelles. Mais il supporte très bien les nouvelles contaminations, de plus en plus nombreuses.
Nous exigeons :
– que Lionel JOSPIN et Ségolène ROYAL rendent publiquement des comptes sur cette censure.
– que soient enfin mises en place des campagnes de prévention efficaces, c’est-à-dire des campagnes visibles, ciblées, et qui parlent ouvertement des pratiques sexuelles à risque et des moyens de se protéger.