Lors de la présentation à Durban de ses travaux menés dans les pays du Sud (Cambodge, Viêt-nam, Côte d’Ivoire, Sénégal), l’ANRS a démontré son manque de volonté de transférer et de partager les progrès gagnés en France dans la recherche : implication et consentement des personnes, mobilisation communautaire, défense de leurs droits.
Par ailleurs la mise en place de ces essais sur la transmission materno-foetale montre une totale régression : rien n’est prévu pour soigner les mères séropositives a la suite de leur accouchement, autres que vitamines A et conseils diététiques. Il est impensable d’entreprendre des nouvelles recherches dans des pays du sud, dépourvus de réels accès aux traitements, sans envisager la continuité des soins et des traitements. Nous nous interrogeons également sur l’intervention de l’ANRS dans des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme et notamment ceux des personnes séropositives tels que l’enfermement des usagers de drogues en camps de rééducation (Viêt-nam).
Rien ne semble avoir change a l’ANRS : les progrès éthiques obtenus par la pression des associations en France ne sont pas respectes pour les pays du Sud. L’ANRS les estime-t-elle en deça de ces exigences ?
Surtout, l’ANRS manque d’innovation : la répétition d’essais aux résultats déjà attendus (comme l’efficacité des antirétroviraux sur le VIH) ne sert a rien et constitue une perte de temps.
Dans le cadre de cette conférence, où les enjeux de l’accès aux traitements sont tant attendus, il est temps de briser le silence sur l’impunité des chercheurs.