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Evaluation prospective du risque de maladie athéromateuse au cours de l’infection par le VIH.

méthode

Il s’agit d’une cohorte multicentrique, sur une durée de quatre ans, qui comparera 100 patients VIH traités par antirétroviraux (sujets considérés comme «exposés») à 100 sujets VIH non traités (patients pour lesquels un traitement n’est pas envisagé dans les 12 mois à venir) et également à 100 sujets témoins non infectés (considérés comme «non exposés»).

commentaire

Actuellement des cas d’infarctus du myocarde ont été signalés chez des patients VIH en l’absence de facteurs de risque habituels. Une enquête est en cours, menée par l’AFSSAPS auprès des CISIH pour étudier l’incidence des évènements cardiovasculaires depuis l’utilisation des antiprotéases et d’associations d’antirétroviraux. On ne dispose pas d’un recul suffisant pour en mesurer les conséquences à long terme. La possibilité d’une athérosclérose accélérée chez les patients VIH doit être évoquée et démontrée, ses mécanismes doivent être étudiés. C’est dans ce but que cette étude sera réalisée. C’est une recherche dite avec bénéfice individuel direct, car elle permet d’accéder à un suivi clinique, biologique et échographique orienté vers le dépistage de facteurs de risque cardio-vasculaire. Les résultats seront communiqués en temps réel à votre médecin habituel.

pourquoi cette étude ?

Depuis la prise d’associations d’antirétroviraux, sont apparues chez les personnes traitées un certain nombre d’effets secondaires comme l’élévation des lipides dans le sang (cholestérol et triglycérides) ainsi que du glucose (diabète). Sont apparues aussi des modifications de la répartition des graisses plus ou moins visibles. Ces anomalies sanguines sont connues pour être des facteurs susceptibles de favoriser l’apparition des maladies cardio-vasculaires par la survenue de dépôts de graisses sur la paroi des artères. C’est ce que l’on appelle athérosclérose. Ces dépôts de graisses ou plaques d’athérome en réduisant le calibre des artères et en diminuant la circulation sanguine peuvent entraîner des problèmes cardiovasculaires comme l’angine de poitrine ou l’infarctus. On craint donc qu’un traitement antirétroviral, en modifiant les taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang, augmente le risque de maladies cardio-vasulaires. Chez les personnes non infectées par le VIH, on utilise un marqueur qui permet de suivre l’évolution de l’état d’athérosclérose, c’est la visualisation de la paroi artérielle de l’artère carotide (elle irrigue le cerveau et on peut la sentir battre au niveau du cou). Cette mesure de la paroi artérielle s’appelle la mesure de l’«épaisseur de l’intima media» (EIM). Au cours du temps cette mesure va permettre de suivre l’évolution d’une athérosclérose avant l’apparition de manifestations cliniques graves.

quel est l’objectif de l’étude ?

Comparer l’évolution de l’épaisseur de l’intima media (EIM) carotidienne à l’entrée dans l’étude puis tous les ans pendant 3 ans, entre des patients VIH traités par des antirétroviraux et des témoins non infectés par le VIH, également entre des patients VIH selon qu’ils sont ou non traités par antirétroviraux. On étudiera aussi les facteurs de risque cardio-vasculaires classiques (hypertension, tabac, alcool, surcharge pondérale, lipodystrophies, tour de taille et de hanches), les facteurs propres à l’infection à VIH et les facteurs infectieux tels que CMV et chlamydiose pulmonaire.

comment se déroule l’étude ?

Le début de cette étude est prévu pour octobre 2000. Le recrutement devrait se faire en 1 an. Le suivi des patients est prévu pour 3 ans. La durée totale est de 4 ans. L’étude comprend à chaque visite un examen clinique, une échographie carotidienne et mesure des plaques d’athérome, un bilan biologique complet (hématologique, biochimique, lipidique, viro-bactériologique). Il y a donc après l’inclusion 4 visites (recrutement et suivi) dans les services du Pr. Kazatchkine, Hôpital Georges Pompidou et du Pr. Vittecoq, Hôpital Paul Brousse. Les bilans cardiovasculaires seront faits dans le service du Pr. Simon, Hôpital Broussais.
conditions d’entrées
naïfs non
pré-traités oui
charge virale indifférent
nombre de CD4 indifférent
infections opportunistes indifférent
bénéfice direct oui