Depuis près de cinq ans, les responsables politiques français tiennent un discours sans ambiguïté sur la nécessité de donner accès aux médicaments contre le sida dans les pays en développement. La lutte contre le sida dans ces pays tient d’ailleurs une place importante dans le programme de campagne de Lionel Jospin à la section «Refuser le sous developpement et la dégradation de la planète».
Dans les faits, pourtant, la politique française est en totale contradiction avec ces discours, qu’il s’agisse du financement de l’aide au développement, de la lutte contre le sida ou de l’accès aux traitements dans les pays pauvres.
Sur les 36 millions de personnes atteintes par le sida vivant dans des pays ne bénéficiant pas d’une bonne accessibilité aux médicaments, environ 10 millions de personnes sont dans un état de santé qui nécessite une mise sous trithérapie immédiate. Actuellement, seuls 200 000 malades sont sous antirétroviraux dans ces pays, alors qu’il est désormais techniquement possible d’accroître de façon significative le nombre des personnes traitées.
Les besoins actuels se chiffrent à environ 12 milliards d’euros par an pour financer l’achat des traitements, le renforcement des structures de prise en charge et les initiatives d’ores et déjà opérationnelles.
La France doit aujourd’hui mettre son action en conformité avec les principes qu’elle revendique et contribuer de façon décente à l’effort financier international.
Compte tenu des moyens à disposition de l’État français, sa contribution à la lutte contre l’épidémie et pour l’accès aux traitements dans les pays pauvres ne saurait être inférieure à 1 milliard d’euros par an, sauf à reconnaître l’hypocrisie de ses engagements et le maintien de politiques criminelles et racistes à l’égard des populations de ces pays.
Noël Mamère, candidat des Verts à l’élection présidentielle, a reconnu la nécessité de cet engagement.
Devant leurs électeurs, les candidats à l’élection présidentielle devront faire un choix : condamner à mort des millions de personnes et porter publiquement la responsabilité de leur complicité à une catastrophe sanitaire sans précédent, ou intervenir, ENFIN.
A plusieurs reprises Lionel Jospin a été interpellé par Act Up-Paris. Chaque jour 10 000 personnes meurent du sida. Lionel Jospin ne fait rien pour empêcher ces morts. A combien estime-t-il le prix de la vie d’un malade du sida africain ?