Aujourd’hui, à 13h30, a été rendu le délibéré du procès de Philippe Mangeot, inculpé au titre de l’article L630 du code de santé publique.
Il a été reconnu coupable et condamné à verser 30 000F d’amende.
Juridiquement ce procès est parfaitement illégitime : Philippe Mangeot n’était pas président d’Act Up-Paris à l’époque du tract, de plus la rédaction de ce tract s’est faite collectivement. Cela veut dire que l’on peut donc inculper n’importe quel membre d’Act Up-Paris pour un tract. C’est donc bien un procès politique.
En nous interdisant de parler de toxicomanie, cette condamnation aboutit à interdire à une association de lutte contre le sida d’exercer son activité.
« …le comportement de Philippe Mangeot est d’autant plus inadmissible qu’il exerce la profession d’enseignant, et que le but affiché de l’association Act Up-Paris est de « lutter contre le sida » alors que l’usage d’ecstasy dans des ambiances collectives favorise les relations sexuelles non protégées et que, de plus en plus souvent, il s’accompagne d’une toxicomanie à l’héroïne… »
Cet extrait du jugement montre clairement ce qui se joue dans ce procès. Le fait d’être enseignant constitue donc une circonstance aggravante; de plus le tribunal se mêle de santé publique et s’appuie sur un raisonnement sans fondement pour tenir un discours moralisateur et idéologique.
Nous faisons appel de ce jugement, et nous sommes décidés à aller jusque devant la cour européenne des Droits de l’Homme.