Le centre médical du Moulin Joly, de la Croix Rouge Française, aura tout tenté pour abattre moralement et physiquement Ali B., qui le fréquentait depuis septembre 1998.
En mars 1999, le centre médical du Moulin Joly exclut Ali lorsqu’il manifeste sa colère contre le contrôle social qu’il subit ; les médecins ont recours aux forces de l’ordre lorsqu’Ali B. essaie de revenir ; ils refusent tout dialogue ; pire, les responsables refusent de transmettre le dossier médical et social aux services de l’hôpital Saint Louis, où Ali B. essaie de remettre en place le suivi thérapeutique nécessaire à sa survie.
Cela n’a pas suffit au centre du Moulin-Joly. Le 24 juin, à 9h00 Ali B., ses amis et l’associations Migrants contre le sida manifestaient leur colère devant le centre ; l’après-midi, alors qu’Ali B. tractait devant le centre pour revendiquer l’action, les responsables ont appelé la police pour le faire arrêter.
Aucune trace d’une garde à vue n’est disponible au commissariat.
Ali B. a été hospitalisé d’office à l’hôpital psychiatrique de Maison Blanche, à Neuilly sur Marne, sur la foi d’un certificat médical rédigé par les médecins du centre. Les médicaments qui lui ont été administrés de force par les psychiatres ont déjà causé des dégats immenses sur sa santé. Enfin, Ali B., qui avait commencé une semaine auparavant une nouvelle thérapie, n’a pas accès aux antirétroviraux qui lui sont nécessaires.
Le centre du Moulin Joly entend-il systématiser cette pratique, et faire taire les malades en désaccord avec ses méthodes, en les faisant passer pour fous ?
Les médecins du centre sont-ils conscients de la responsabilité qu’ils prennent en rédigeant un certificat médical qui permet au Préfet de Police un internement d’office ?
Les hôpitaux psychiatriques seront-ils les lieux où l’on enfermera les malades en colère et les activistes qui les soutiennent ?
Act Up-Paris exige:
– qu’Ali B. soit immédiatement libéré
– que le centre du Moulin Joly transmette immédiatement les dossiers médicaux et sociaux dont Ali B. a besoin pour l’élaboration de sa stratégie thérapeutique et la constitution d’une demande d’allocation adulte handicapé.